Changement de décor et d’ambiance pour Sky
L’équipe britannique ne fait pas encore l’unanimité au Tour
VALENCE | (AFP) « J’ai eu honte et c’est pour ça que je l’applaudis ce soir » : comme Stéphanie, plusieurs spectateurs ont exprimé hier leur soutien au maillot jaune Geraint Thomas devant le podium de la 13e étape du Tour à Valence, au lendemain d’une bronca mémorable.
Le Tour de France a changé de décor en quittant les Alpes pour cette 13e étape entre Bourg-d’Oisans (Isère) et Valence (Drôme), et l’ambiance autour de l’équipe Sky du maillot jaune Geraint Thomas est redevenue bien plus calme.
L’orage qui a menacé au-dessus de la ligne d’arrivée est resté dans les airs de la Drôme et n’a pas atteint la cérémonie protocolaire au moment de la remise du maillot jaune, sous les yeux du Premier ministre français Edouard Philippe.
Certes, l’accueil réservé au Gallois de 32 ans était beaucoup moins chaleureux que les nombreuses ovations que le Slovaque Peter Sagan, vainqueur de sa troisième étape cette année, a reçues de la part de son fan club. Mais on était très loin des sifflets et des huées que Thomas avait reçus à l’Alpe d’Huez. Et les applaudissements dans la Drôme étaient plus nombreux que les paroles hostiles.
« Quand j’ai vu les images hier à la télé, de la montée ou du podium, j’ai eu honte. Et c’est pour ça que je l’applaudis ce soir », a expliqué Stéphanie, trentenaire de Valence venue assister à l’arrivée de la 3e étape de la Grande Boucle.
Un avis partagé par de nombreux spectateurs, mais contre-balancé par Thierry, âgé de 52 ans et qui suit l’épreuve depuis de très nombreuses années. « Thomas, c’est la Sky. Et Sky, c’est Chris Froome. Je ne peux pas avoir confiance dans ces coureurs », lance-t-il, vêtu d’un maillot vert.
Froome, lauréat à quatre reprises du Tour de France (2013, 2015, 2016, 2017), a été autorisé à participer à l’épreuve cinq jours seulement avant le Grand Départ de Vendée, après le classement sans suite d’une procédure antidopage longue de neuf mois à son encontre.
« CERTAINE JALOUSIE »
Tom, adolescent de 17 ans venu avec son père sur les routes du Tour pour encourager la formation Sky, s’attendait à de telles réactions du public français.
« Je n’étais pas surpris par ce qui s’est passé dans l’Alpe d’Huez. C’est comme une habitude », précise-t-il, lui qui suit son 5e Tour, tout droit venu d’une région à la frontière entre l’Angleterre et le pays de Galles.