Le Journal de Montreal

101 personnes à bord… et 0 mort

Écrasement d’avion au Mexique

- CAMILLE GARNIER

Une catastroph­e aérienne a été évitée de justesse hier lorsqu’un avion mexicain s’est écrasé dans le nord du pays, ne laissant à ses passagers que quelques instants pour quitter l’appareil en feu. Tous s’en sont sortis vivants.

C’est au moment de son décollage à Durango dans le nord du pays, vers 16 h, heure locale, que l’avion qui partait pour Mexico s’est écrasé avec 97 passagers et quatre membres d’équipage à bord.

« Il n’y a pas de personnes décédées », a assuré le gouverneur de cet État, Jose Aispuro, sur Twitter avant d’ajouter que les autorités s’assuraient encore hier soir qu’aucun passager n’était resté coincé dans la coque calcinée de l’appareil, comme le rapportait l’Associated Press.

PIQUÉ DU NEZ

La majorité des passagers n’auraient subi que de très légères blessures, selon le porte-parole de la protection civile locale, Alejandro Cardoza.

En entrevue pour la chaîne locale Milenio TV, il rapportait tout de même « quelques lésions sérieuses ».

Le gouverneur Aispuro indiquait hier soir que 49 personnes avaient été hospitalis­ées. Selon le directeur de la protection civile, Israel Solano Mejia, le blessé le plus grave serait le pilote, puisque l’avion aurait piqué du nez. Alors que certains commentate­urs n’ont pas tardé à évoquer sur les réseaux sociaux un « miracle », le pilote québécois et expert en aviation civile Jean Lapointe se montrait plus mesuré.

« Il faudra voir les raisons qui ont amené l’avion à ne pas pouvoir décoller et les gestes qui ont été posés par l’équipage, indiquait-il au Journal. Je suis certain qu’aujourd’hui, s’il y a si peu de blessés, c’est que les passagers ont été bien guidés par l’équipage. Je ne parlerai pas de miracle, mais d’une industrie où tout doit être rodé au quart de tour. »

L’expert rappelait que de nos jours tout avion doit pouvoir être évacué en 90 secondes, et ce, sur un seul côté.

MYSTÈRE

Un autre expert en aviation, Philippe Cauchi, indiquait pour sa part que dans une telle situation, le site choisi pour l’atterrissa­ge forcé est crucial.

« Si le pilote trouve un terrain assez plat et qu’il a le temps de baisser ses volets et de réduire la vitesse au maximum, cela aide, expliquait-il. Pour s’être retrouvé avec un avion plein et aucun mort, c’est qu’il a réussi à établir un contact avec le sol correct, sinon il y aurait eu bris. »

Les circonstan­ces qui ont entraîné l’accident restaient hier soir floues.

Selon le porte-parole de la protection civile locale, l’avion aurait été pris dans une forte averse de grêle au moment du décollage et aurait tenté d’effectuer « un atterrissa­ge forcé dans un champ à environ 10 kilomètres de l’aéroport ».

D’après les premiers témoignage­s de passagers, « au moment du décollage, il y a eu un mouvement bizarre et l’accident s’est alors produit », a raconté le gouverneur Aispuro à la chaîne Milenio TV.

Certains témoins affirmaien­t hier que l’avion s’était écrasé après avoir quitté le sol, tandis que d’autres avançaient qu’il avait effectué une sortie de piste sans jamais prendre de l’altitude. Tous s’entendaien­t néanmoins sur le fait qu’une tempête battait alors son plein.

Un correspond­ant de l’AFP qui s’est rendu sur place a vu un avion enveloppé dans un nuage de fumée et des passagers qui quittaient à pied l’appareil, certains présentant des blessures légères.

M. Cauchi estime quant à lui qu’il est probable que le pilote ait dû faire face à une panne totale des deux moteurs.

« En général, on ne se repose pas immédiatem­ent sans avoir largué un minimum de carburant, car un avion a un poids maximum au décollage et un poids maximum à l’atterrissa­ge qui ne sont pas les mêmes, développai­t-il. Si le pilote avait eu un moteur, il aurait sans doute pris de l’altitude et dumpé un peu de carburant avant de redescendr­e. »

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