Le Journal de Montreal

Un policier a failli y laisser sa peau

- NICOLAS LACHANCE

QUÉBEC | Un policier en arrêt cardioresp­iratoire a bien failli mourir dans sa chambre d’hôtel à Granby en raison d’une défaillanc­e du système de télécommun­ication d’urgence RENIR, qui est aussi utilisé par les ambulancie­rs du Québec.

L’automne dernier, un agent de police, qui était en vacances à l’hôtel le Castel dans la région de Granby avec des amis, a fait un arrêt cardiaque. L’ambulancie­r François Goyette et son coéquipier sont rapidement arrivés sur les lieux afin de prodiguer les premiers soins à l’homme en détresse.

« Il y a des manoeuvres qui avaient été commencées par ses collègues. Le défibrilla­teur de l’hôtel avait été utilisé », a indiqué M. Goyette. En raison d’un bris, le duo ne peut utiliser son défibrilla­teur.

« Dans l’hôtel, on devait utiliser nos ondes portatives pour demander l’assistance d’un deuxième véhicule ambulancie­r, mais les ondes ne passaient pas du tout. Lorsqu’on enclenchai­t notre mitaine de radio, ça sonnait engagé sans arrêt ».

Ils n’ont pas été capables d’obtenir des renforts.

« Même en se déplaçant dans la chambre ou dans le corridor... Nous avons dû nous déplacer jusqu’à notre véhicule pour réussir à voir les ondes radio », peste le premier répondant.

Par chance, des agents de police qui sont arrivés sur les lieux de l’incident avaient un défibrilla­teur fonctionne­l avec eux, ce qui a permis de sauver la vie de l’homme.

« AUCUN AVANTAGE »

L’ambulancie­r signale que ces problèmes sont présents depuis l’installati­on du système, il y a près de deux ans. « Régulièrem­ent, il y a des bris d’antennes, ce qu’on n’avait pas auparavant avec les anciennes radios, a-t-il mentionné. Il n’y avait aucun avantage réel avec ce nouveau système ».

La Sécurité publique vantait la possibilit­é de communique­r avec tous les corps de métier d’urgence partout au Québec grâce au RENIR.

« Souvent, nous allons être dans des bâtiments, des maisons de personnes âgées par exemple, et nous devons demander l’aide de policiers, mais les ondes n’entrent pas », a expliqué M. Goyette.

En raison des dangers, les ambulancie­rs ont fait des plaintes à la CNESST.

Le président de la Fraternité des travailleu­rs et travailleu­ses du préhospita­lier du Québec, Benoit Cowell, souligne que les problèmes rapportés au syndicat sont nombreux, principale­ment en Montérégie.

« Les zones dans les régions moindremen­t éloignées ne fonctionne­nt pas […] C’est un système qui a coûté des millions et qui ne fonctionne qu’à moitié », a-t-il déclaré.

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