Un policier a failli y laisser sa peau
QUÉBEC | Un policier en arrêt cardiorespiratoire a bien failli mourir dans sa chambre d’hôtel à Granby en raison d’une défaillance du système de télécommunication d’urgence RENIR, qui est aussi utilisé par les ambulanciers du Québec.
L’automne dernier, un agent de police, qui était en vacances à l’hôtel le Castel dans la région de Granby avec des amis, a fait un arrêt cardiaque. L’ambulancier François Goyette et son coéquipier sont rapidement arrivés sur les lieux afin de prodiguer les premiers soins à l’homme en détresse.
« Il y a des manoeuvres qui avaient été commencées par ses collègues. Le défibrillateur de l’hôtel avait été utilisé », a indiqué M. Goyette. En raison d’un bris, le duo ne peut utiliser son défibrillateur.
« Dans l’hôtel, on devait utiliser nos ondes portatives pour demander l’assistance d’un deuxième véhicule ambulancier, mais les ondes ne passaient pas du tout. Lorsqu’on enclenchait notre mitaine de radio, ça sonnait engagé sans arrêt ».
Ils n’ont pas été capables d’obtenir des renforts.
« Même en se déplaçant dans la chambre ou dans le corridor... Nous avons dû nous déplacer jusqu’à notre véhicule pour réussir à voir les ondes radio », peste le premier répondant.
Par chance, des agents de police qui sont arrivés sur les lieux de l’incident avaient un défibrillateur fonctionnel avec eux, ce qui a permis de sauver la vie de l’homme.
« AUCUN AVANTAGE »
L’ambulancier signale que ces problèmes sont présents depuis l’installation du système, il y a près de deux ans. « Régulièrement, il y a des bris d’antennes, ce qu’on n’avait pas auparavant avec les anciennes radios, a-t-il mentionné. Il n’y avait aucun avantage réel avec ce nouveau système ».
La Sécurité publique vantait la possibilité de communiquer avec tous les corps de métier d’urgence partout au Québec grâce au RENIR.
« Souvent, nous allons être dans des bâtiments, des maisons de personnes âgées par exemple, et nous devons demander l’aide de policiers, mais les ondes n’entrent pas », a expliqué M. Goyette.
En raison des dangers, les ambulanciers ont fait des plaintes à la CNESST.
Le président de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec, Benoit Cowell, souligne que les problèmes rapportés au syndicat sont nombreux, principalement en Montérégie.
« Les zones dans les régions moindrement éloignées ne fonctionnent pas […] C’est un système qui a coûté des millions et qui ne fonctionne qu’à moitié », a-t-il déclaré.