Il réussit à sauver un jeune, mais un autre se serait noyé
Il s’agirait du deuxième décès au même endroit dans la rivière Rouge
« C’EST LE DEUXIÈME JEUNE QUI S’Y NOIE CETTE ANNÉE. EST-CE QU’ILS VONT FINIR PAR COMPRENDRE QUE C’EST DANGEREUX ? » – Un couple de retraités
HUBERDEAU | Un homme qui a sauvé un jeune nageur alors que son ami venait vraisemblablement de se noyer dans la rivière Rouge n’en revient pas que des jeunes continuent à s’y baigner.
Un homme de 20 ans aurait perdu la vie lundi vers 15 h 30 dans la rivière Rouge à Huberdeau, dans les Laurentides. Les plongeurs de la Sûreté du Québec tentaient toujours hier en fin d’après-midi de retrouver le corps.
Hugo Charron a tenté désespérément de sauver la vie des quatre jeunes qui essayaient de traverser la rivière, large d’une centaine de mètres. Il a vu qu’ils avaient l’air en détresse.
TROIS DÉCÈS EN DEUX ANS
« J’ai couru tout de suite pour aller chercher le kayak de ma voisine », raconte M. Charron.
Ce dernier est allé à la rencontre des quatre hommes avec son embarcation, mais ils n’étaient plus que trois.
« J’ai agrippé le bras d’un des jeunes et là il m’a dit que son chum venait de couler », explique l’homme.
Les deux autres nageurs ont finalement réussi à atteindre le bord de l’eau par eux-mêmes.
« Le jeune que je tenais par le bras était sous le choc », lance le bon samaritain qui dénonce que des jeunes se risquent encore à traverser la rivière à cet endroit.
Il s’agit du deuxième décès cette année à survenir là et le troisième en deux ans.
AFFICHES ARRACHÉES
M. Charron estime qu’il aurait peut-être pu sauver l’autre nageur si les fortes pluies des derniers jours n’avaient pas emmené ses deux kayaks.
« Mes kayaks sont partis avec la force du courant la semaine passée, j’ai dû en trouver un autre pour aider les jeunes », explique-t-il.
Linda Monette et Claude Monette passent leurs étés au camping Brosseau, en amont du viaduc qui surplombe la rivière Rouge, à Huberdeau. Ils ont entendu les cris de détresse.
« C’est le deuxième jeune qui s’y noie
cette année. Est-ce qu’ils vont finir par comprendre que c’est dangereux? » questionne le couple de retraités.
Ces derniers expliquent que le lieu est régulièrement fréquenté par des dizaines de jeunes et qu’il y a au moins un mort par année.
« Il y a des pancartes qui indiquent que la baignade est interdite. Non seulement ils ne les respectent pas, mais ils arrachent les pancartes », rage Mme Monette.
« SABLE MOUVANT »
Raynald Hawkins, directeur général à la Société de sauvetage du Québec, explique que la rivière Rouge est particulièrement dangereuse.
« Le sable est gonflé d’oxygène par endroits, c’est très dangereux, c’est du sable mouvant », explique M. Hawkins.
Il précise que même si on se trouve à une dizaine de pieds des remous, on peut être aspiré vers le large.
Il s’agit de la 37e noyade à survenir au Québec, selon M. Hawkins, soit trois de plus qu’à la même date l’an dernier.