Le Journal de Montreal

Il réussit à sauver un jeune, mais un autre se serait noyé

Il s’agirait du deuxième décès au même endroit dans la rivière Rouge

- STÉPHANE SINCLAIR

« C’EST LE DEUXIÈME JEUNE QUI S’Y NOIE CETTE ANNÉE. EST-CE QU’ILS VONT FINIR PAR COMPRENDRE QUE C’EST DANGEREUX ? » – Un couple de retraités

HUBERDEAU | Un homme qui a sauvé un jeune nageur alors que son ami venait vraisembla­blement de se noyer dans la rivière Rouge n’en revient pas que des jeunes continuent à s’y baigner.

Un homme de 20 ans aurait perdu la vie lundi vers 15 h 30 dans la rivière Rouge à Huberdeau, dans les Laurentide­s. Les plongeurs de la Sûreté du Québec tentaient toujours hier en fin d’après-midi de retrouver le corps.

Hugo Charron a tenté désespérém­ent de sauver la vie des quatre jeunes qui essayaient de traverser la rivière, large d’une centaine de mètres. Il a vu qu’ils avaient l’air en détresse.

TROIS DÉCÈS EN DEUX ANS

« J’ai couru tout de suite pour aller chercher le kayak de ma voisine », raconte M. Charron.

Ce dernier est allé à la rencontre des quatre hommes avec son embarcatio­n, mais ils n’étaient plus que trois.

« J’ai agrippé le bras d’un des jeunes et là il m’a dit que son chum venait de couler », explique l’homme.

Les deux autres nageurs ont finalement réussi à atteindre le bord de l’eau par eux-mêmes.

« Le jeune que je tenais par le bras était sous le choc », lance le bon samaritain qui dénonce que des jeunes se risquent encore à traverser la rivière à cet endroit.

Il s’agit du deuxième décès cette année à survenir là et le troisième en deux ans.

AFFICHES ARRACHÉES

M. Charron estime qu’il aurait peut-être pu sauver l’autre nageur si les fortes pluies des derniers jours n’avaient pas emmené ses deux kayaks.

« Mes kayaks sont partis avec la force du courant la semaine passée, j’ai dû en trouver un autre pour aider les jeunes », explique-t-il.

Linda Monette et Claude Monette passent leurs étés au camping Brosseau, en amont du viaduc qui surplombe la rivière Rouge, à Huberdeau. Ils ont entendu les cris de détresse.

« C’est le deuxième jeune qui s’y noie

cette année. Est-ce qu’ils vont finir par comprendre que c’est dangereux? » questionne le couple de retraités.

Ces derniers expliquent que le lieu est régulièrem­ent fréquenté par des dizaines de jeunes et qu’il y a au moins un mort par année.

« Il y a des pancartes qui indiquent que la baignade est interdite. Non seulement ils ne les respectent pas, mais ils arrachent les pancartes », rage Mme Monette.

« SABLE MOUVANT »

Raynald Hawkins, directeur général à la Société de sauvetage du Québec, explique que la rivière Rouge est particuliè­rement dangereuse.

« Le sable est gonflé d’oxygène par endroits, c’est très dangereux, c’est du sable mouvant », explique M. Hawkins.

Il précise que même si on se trouve à une dizaine de pieds des remous, on peut être aspiré vers le large.

Il s’agit de la 37e noyade à survenir au Québec, selon M. Hawkins, soit trois de plus qu’à la même date l’an dernier.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, STÉPHANE SINCLAIR Des plongeurs de la Sûreté du Québec ont ratissé la rivière Rouge une bonne partie de la journée hier afin de retrouver un jeune.
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CLAUDE MONETTE Citoyen

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