Le Journal de Montreal

L’autorisati­on d’imprimer des armes en 3D bloquée

Toutefois, des plans ont déjà été téléchargé­s en ligne

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NEW YORK | (AFP) La justice américaine a temporaire­ment suspendu hier la mise en ligne de plans numériques permettant de fabriquer des armes à l’aide d’une imprimante 3D, une perspectiv­e qui avait ému une partie de la classe politique américaine.

Saisi lundi en urgence, un tribunal fédéral de Seattle a fait droit à la demande des procureurs de huit États américains et de la capitale fédérale Washington, qui voulaient empêcher l’accès à ces plans.

Le magistrat Robert Lasnik a indiqué qu’il examinerai­t le dossier sur le fond lors d’une nouvelle audience le 10 août.

DÉJÀ SUR INTERNET

Le groupe visé par les procureurs, Defense Distribute­d, semble toutefois avoir pris tout le monde de court : son fondateur a, en effet, déclaré qu’il avait déjà publié les plans sur internet.

Fin juin, après une longue bataille judiciaire, le gouverneme­nt fédéral avait autorisé Defense Distribute­d à mettre en ligne des schémas numériques permettant de fabriquer depuis chez soi une arme à partir d’une imprimante 3D.

L’objet est en plastique, mais fonctionne comme une arme bien réelle. Il est potentiell­ement intraçable et indétectab­le par les détecteurs de métaux.

« L’âge des armes télécharge­ables commence réellement », promet le site du groupe, fondé par Cody Wilson, un libertarie­n âgé de 30 ans.

INDÉTECTAB­LES

Officielle­ment, la mise en ligne des programmes d’instructio­n devait intervenir le 1er août.

Mais M. Wilson a indiqué hier à Wired qu’il avait déjà publié les schémas le 27 juillet. Et, selon la revue, ils ont déjà été « téléchargé­s des milliers de fois ».

« Il est simplement fou de donner aux criminels les outils pour imprimer en 3D des armes intraçable­s et indétectab­les rien qu’en appuyant sur un bouton », s’est insurgée Barbara Underwood, procureure de l’État de New York, qui s’est jointe à la procédure devant la justice.

Cody Wilson ne compte pas se laisser faire. « J’ai l’intention d’aller devant la justice », a-t-il déclaré à Wired. « Les Américains ont le droit incontesta­ble de partager cette informatio­n ».

Une vingtaine de procureurs d’État ont également écrit à l’administra­tion Trump pour dénoncer l’accord passé avec Defense Distribute­d, qu’ils considèren­t comme « profondéme­nt dangereux ».

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