Campagne estivale, oui, mais pas trop !
Les partis politiques estiment qu’ils ont bien dosé jusqu’ici leurs interventions sur la place publique en cet été préélectoral. Pendant les vacances, une présence à une fête locale ici et là est tolérée, mais la modération a meilleur goût !
En début d’été, le chef libéral Philippe Couillard a joui de plus de visibilité que ses adversaires en jouant son rôle de premier ministre. Avant de taquiner le poisson au Lac, il s’est tapé une mission à New York et Washington, en plus de passer à l’obligatoire Conseil de la fédération au Nouveau-Brunswick. Il a aussi éparpillé quelques apparitions publiques, notamment aux Régates de Valleyfield, en plus d’accorder une entrevue à une jeune humoriste au Zoofest, pour alléger son image.
Au parti, on se félicitait d’avoir montré un côté plus « attachant et généreux » du premier ministre qui n’est pas une fontaine de charme et de chaleur !
« Là, on va le reposer un peu » et « il ne faut pas écoeurer le monde » sont des phrases lancées depuis dans le clan libéral.
François Legault, qui avait annoncé pompeusement son intention de ne pas prendre de vacances, n’a effectivement pas vraiment arrêté sa tournée estivale.
Depuis la fin des travaux parlementaires, il s’est rendu dans les Laurentides, à Lac-Mégantic, à Saguenay, en Montérégie, dans le Bas-Saint-Laurent, en Abitibi, en Estrie cette semaine, alouette !
Il n’avait pas d’activités tous les jours, mais il a pris soin de « tourner », surtout dans les comtés où la CAQ renifle les doux effluves du changement. Souvent, la cote du parti au pouvoir remonte dans la période estivale, pendant qu’il n’est pas sous le feu nourri des critiques. Mais les caquistes affichent toujours le costume de confiance tranquille qu’ils ont revêtu depuis le début de l’année.
« On pense que les gens sont partis en vacances à la fin juin avec la volonté de se donner un changement de gouvernement, et que ça n’a pas vraiment bougé », confie-t-on dans le camp du chef.
LISÉE PLUS TRANQUILLE
Le péquiste Jean-François Lisée a été le plus discret et s’est permis deux semaines de vacances avant d’entamer le combat de sa (sur)vie.
Cette année, il n’est pas allé en France, ce sont ses enfants qui sont venus ici.
Il s’était rendu en Gaspésie avant sa pause, alors que Véronique Hivon a conduit sa fourgonnette de précampagne en Abitibi.
Chez les libéraux, on ne compte plus sur une possible remontée du chef péquiste pour affaiblir la CAQ. Au contraire, les stratèges se disent maintenant qu’il vaut mieux faire de la prospection dans les comtés traditionnellement péquistes vu sa faiblesse, par exemple dans Lac-Saint-Jean, ou Bonaventure. C’est tout dire.
CHAQUE CHOSE EN SON TEMPS
Mais de façon générale, les Québécois sont encore en période de vacances et il est préférable pour les candidats d’attendre un peu avant d’amorcer du porte-à-porte.
Un élu libéral me racontait que lors du déclenchement de la campagne en 2012, au début du mois d’août, il s’était fait ramasser par un voisin chez qui il s’était présenté avec un dépliant et un sourire préfabriqué de circonstance.
« J’suis en vacances là, tabarn***, donne-moi un break ! »
De quoi repartir la pancarte à terre…