Le Journal de Montreal

Hexo veut profiter de la possible privatisat­ion du pot en Ontario

L’entreprise québécoise envisage même de créer un jour sa propre bannière

- FRANCIS HALIN

L’éventuelle privatisat­ion de la vente de cannabis en Ontario par Doug Ford fait déjà saliver la société québécoise de pot Hexo qui espère bien tirer profit de la demande pour la substance.

« La vente du cannabis en Ontario est une opportunit­é énorme pour l’industrie et pour Hexo », s’enthousias­me Terry Lake, vice-président à la responsabi­lité sociale de la société de Gatineau Hydropothe­cary, aussi appelée Hexo Corp, valorisée à plus de 789 millions $.

En effet, Doug Ford s’apprêterai­t à ouvrir les vannes du marché du pot récréatif aux détaillant­s privés dans la province une fois la substance légale, l’automne prochain, une manne qu’Hexo ne manquerait pour rien au monde.

« Si l’opportunit­é ontarienne s’ouvre, alors Fire & Flower et Hexo vont en bénéficier », estime Terry Lake, un ex-ministre de la Santé de la Colombie-Britanniqu­e passé dans l’industrie de la marijuana.

La semaine dernière, Hexo a investi 10 M$ dans le détaillant de l’Ouest canadien Fire & Flower. Elle possède aujourd’hui 8 % de l’entreprise qui a un permis en Saskatchew­an et qui en a une quarantain­e dans le collimateu­r en Alberta.

Ces dernières années, Hexo est passée de 50 à 200 employés, rappelle Terry Lake. Elle prévoit augmenter ce nombre à 400, soit le double, au cours des prochaines années, souligne-t-il.

« On va rester au Québec. Notre maison est au Québec », jure-t-il cependant.

UNE BANNIÈRE « HEXO » ?

Signe que les affaires vont bien pour elle, Hexo n’exclut pas d’ouvrir sa propre bannière. « On attend de voir ce qui sera annoncé par la province. On n’a pas pris de décision encore à savoir si on allait chercher une licence en notre propre nom, mais nous examinons toutes les possibilit­és », précise Terry Lake.

Le haut dirigeant rappelle qu’Hexo a déjà des liens d’affaires avec la Colombie-Britanniqu­e pour des produits d’huile à base de cannabis, notamment.

« Nous voulons voir le cannabis québécois partout au pays. “Fièrement fait au Québec” », répète l’homme d’affaires.

En avril dernier, Hexo a annoncé avoir décroché un contrat de cinq ans auprès de la Société des alcools du Québec (SAQ), qui chapeaute la Société québécoise du cannabis (SQDC).

L’un des cofondateu­rs d’Hexo est Adam Miron, un ex-directeur national des commission­s fédérales du Parti libéral du Canada.

La Société québécoise a aussi comme administra­trice Nathalie Bourque, qui siège entre autres au conseil d’administra­tion de Couche-Tard.

Hier, à la fermeture des marchés, l’action d’Hexo s’échangeait à 4,26 $, en hausse de 9 cents ou 2,16 %, par rapport à son prix de 4,14 $ en ouverture de séance.

 ?? PHOTO COURTOISIE, HYDROPOTHE­CARY ?? Hexo, aussi appelée Hydropothe­cary, possède de vastes serres à Gatineau. Même si elle compte rester au Québec, Hexo aimerait bien vendre sa marijuana de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Hexo emploie 200 personnes et prévoit doubler ce nombre.
PHOTO COURTOISIE, HYDROPOTHE­CARY Hexo, aussi appelée Hydropothe­cary, possède de vastes serres à Gatineau. Même si elle compte rester au Québec, Hexo aimerait bien vendre sa marijuana de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Hexo emploie 200 personnes et prévoit doubler ce nombre.
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TERRY LAKE Vice-président à la responsabi­lité sociale Hexo

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