Le Journal de Montreal

Et si la perfection était maintenant atteinte ?

- GERMAIN GOYER

La Mazda MX-5, ancienneme­nt appelée Miata, brille par sa simplicité. Sur le marché depuis 1990, elle est de retour avec une petite surdose de puissance pour la prochaine année. 26 CHEVAUX-VAPEUR EN PLUS

Pour 2019, Mazda ferme le clapet à bon nombre des détracteur­s de sa MX-5. En effet, même si les 155 chevaux-vapeur qu’elle développai­t jusqu’en 2018 me paraissaie­nt suffisants, il n’était pas rare qu’on lui reproche une carence de puissance. Et pourtant. Ce que j’ai toujours aimé de cette voiture, c’est qu’elle procure un énorme plaisir sans avoir besoin de rouler vite. Essayez ça avec une autre auto, juste pour voir.

Pour 2019, le moteur à quatre cylindres de 2 L développe désormais une puissance totale de 181 chevaux-vapeur. Quant à son couple, il passe de 148 à 151 livres-pieds. Chaque miette compte, avec une voiture aussi légère.

Pour avoir conduit les modèles 2018 et 2019 durant la même journée, force est de constater que l’augmentati­on de cavalerie se fait sentir. Et on l’apprécie.

Chez Mazda, on nous a aussi juré qu’on avait retouché le système d’échappemen­t afin de rehausser sa sonorité. Or, la différence est si petite qu’elle est à peine perceptibl­e. Mais bon, c’est loin d’être la fin du monde.

TOUJOURS LE MÊME GO-KART

Rassurez-vous, la MX-5 demeure la MX-5. Elle n’a été dénaturée d’aucune manière. Les changement­s sont, somme toute, subtils. À la conduite, la recette reste la même. Son comporteme­nt se rapproche étrangemen­t de celui d’un go-kart. On est toujours aussi collés au bitume qu’on l’était auparavant et sa direction est tout aussi précise.

À l’approche de chaque virage, je vous mets au défi de ne pas avoir le sourire fendu jusqu’au ciel au volant.

Pour un maximum de plaisir, il faut laisser de côté la transmissi­on automatiqu­e à six rapports. En fait, ne l’envisagez même pas. Rayez-la de la liste, vous n’avez pas le choix. À elle seule, cette voiture représente un argument suffisant pour apprendre à conduire avec trois pédales. La transmissi­on manuelle à six rapports et la MX-5, c’est un mariage parfait.

Les amateurs de conduite relevée seront aussi heureux d’apprendre que la limite de révolution­s du petit moulin est passée de 6800 à 7500 tours/minute. Plus on peut le faire chanter, mieux c’est !

ENFIN (?) UN VOLANT TÉLESCOPIQ­UE

Depuis le début de leur existence, les Miata et MX-5 n’ont jamais été dotées de volant télescopiq­ue. Personnell­ement, je n’ai jamais senti que c’était un besoin criant. Cela dit, pour les conducteur­s de très grande taille, ça peut s’avérer pratique.

AUCUN CHANGEMENT ESTHÉTIQUE, ET C’EST TANT MIEUX

Le début de l’actuelle génération de la MX-5 ne remonte qu’à 2016. Elle est tout sauf dépassée. Pour le moment, aucun changement esthétique n’a été apporté et c’est bien correct comme ça.

En revanche, étant donné que le modèle célébrera son trentième anniversai­re en 2020, il ne faudra pas être surpris qu’elle soit quelque peu modernisée à ce moment.

LA VERSION RF DEMEURE MÊME SI ELLE EST TROP CHÈRE

Pour 2019, on continue d’offrir la version RF de la MX-5. Cette dernière est munie d’un toit rigide rétractabl­e.

Une fois que son toit est rabaissé, elle donne l’impression d’une voiture targa. Chez Mazda, on nous promettait une énorme réduction du bruit. Cependant, en pratique, ce n’est pas vraiment le cas. En 2018, il fallait ajouter plus de 7000 $ sur la facture initiale pour mettre la main sur la version RF. Ça fait beaucoup trop de

bidous. On peut prédire qu’elle demeurera très coûteuse pour le prochain millésime également.

Personnell­ement, je préfère de loin le toit souple convention­nel qui se monte et se rabat d’une seule main en quelques secondes. Et lorsque viendra le temps de le remplacer, le toit souple ne vous forcera pas à vendre un rein pour régler l’addition.

Chez Mazda, on nous a garanti que la RF était fort populaire et qu’elle représente­rait environ 60 % des ventes de MX-5 au Canada.

CONSOMMATI­ON D’ESSENCE

Non seulement la MX-5 2019 est plus puissante que le modèle 2018, mais elle peut aussi se vanter d’être légèrement moins énergivore. La différence se compte en dixième de litre. Alors qu’en ville, sa consommati­on est de 9 L/100 km, elle baisse à 6,6 L/100 km sur la route. Il est quand même rare qu’on puisse avoir le beurre et l’argent du beurre.

ET LA FACTURE, MAINTENANT ?

Évidemment, il fallait s’attendre à une hausse du prix de la MX-5, considéran­t les améliorati­ons qui lui ont été apportées. Alors qu’en 2018, on doit minimaleme­nt débourser 31 900 $, il faudra ajouter 1000 $ pour le modèle de l’année 2019. Une chose est certaine, la différence de prix est totalement justifiée. Pour une version RF GT 2019, soit la version la plus dispendieu­se, il faudra signer un chèque de 42 900 $.

Après avoir conduit les quatre génération­s de la Miata et de la MX-5, je ne pourrais camoufler l’affection que j’éprouve pour ce modèle. Cela dit, j’ai tendance à croire qu’on a atteint – ou que l’on tend à atteindre – la perfection et je demeure très perplexe quant aux améliorati­ons possibles à l’avenir.

Autrement dit, profitez de la MX-5 avant qu’il ne soit trop tard.

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