Forte hausse des transports en avion-ambulance
L’an dernier, les frais médicaux et de transport ont coûté 35 millions $ aux contribuables
QUÉBEC | Les transports aériens médicaux ont explosé depuis trois ans et Québec estime que leur nombre continuera à croître largement en raison du vieillissement de la population et des soins spécialisés offerts seulement dans les centres urbains.
Depuis 2015, les services aériens gouvernementaux ont augmenté de 16 %, passant de 5992 à 6418 transports.
La hausse de ces transports a un prix. En 20172018, Québec a payé 35,2 M$ pour les transports sanitaires du Service aérien gouvernemental (SAG).
De ces dépenses, 3,6 M$ ont été déboursés pour les fournitures, les salaires du personnel et la direction médicale durant les déplacements. Puis, 31,6 M$ ont été injectés pour l’ensemble des frais de transport et l’utilisation des appareils du SAG.
Ces sommes sont défrayées par les ministères des Transports (MTQ) et de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
« Le nombre de transports augmente d’environ 5 % par année. Cette donnée est cumulative », relate Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du MSSS.
« Cela demeure une règle générale. Certaines années peuvent connaître une augmentation plus grande, d’autres moins. »
ACHALANDÉS DANS L’EST
Ce sont les voyages sanitaires programmés à l’avance dans l’est de la province qui connaissent la plus forte augmentation, alors que les transports en situation d’urgence sont sensiblement stables.
Ainsi, la majorité des transports sont prévus plusieurs semaines à l’avance et servent simplement de navette afin que les patients puissent recevoir des traitements exclusivement donnés à Québec et Montréal.
« Une partie de l’augmentation semble s’expliquer par le vieillissement de la population, qui fait en sorte que la consommation de soins est plus importante en fréquence et en sévérité », admet le ministère.
« La complexité des cas demande plus de ser- vices spécialisés, qui sont majoritairement en milieu urbain. »
ENCORE PLUS DE SOINS
Le problème, c’est que cette croissance continuera d’accélérer en raison du vieillissement de la population et des problèmes liés au surcroît des maladies chroniques.
D’ailleurs, le MSSS indique que plusieurs secteurs des soins de santé et des services sociaux sont aux prises avec cette croissance d’environ 5 % de la demande et des services offerts.
L’an dernier, les patients sur civières dans les urgences du Québec ont augmenté d’environ 6 % et, pour la même période, le nombre de chirurgies effectuées a augmenté de 4,5 %.
Est-ce que Québec est prêt à faire face à l’alourdissement fulgurant des soins ? « Le MSSS tient compte de ces données dans ses planifications, ses budgets », assure-t-il.
Déjà, la moitié du budget du Québec est injectée dans le réseau de la santé. Devant ce tableau, la part des impôts payés par les contribuables pour l’accessibilité des soins devrait continuer de s’accentuer.