Une campagne plus audacieuse
La promotion internationale de Charlotte a du fun est plus osée
Depuis sa sélection au Tribeca Film Festival de Manhattan, en avril dernier, Charlotte a du fun poursuit une prometteuse carrière internationale, avec un titre et une affiche beaucoup plus audacieux que ceux de la version originale québécoise.
Salope dans le bon sens du terme, c’était le titre souhaité par le producteur Martin Paul-Hus, d’Amérique Film, pour Charlotte a du fun, deuxième long métrage réalisé par Sophie Lorain.
Or, Les Films Séville, distributeur de l’oeuvre au Québec, jugeait l’expression trop salée, et a opté, en campagne de promotion, pour une affiche très sage.
À l’inverse, à l’échelle internationale, on aborde Charlotte a du fun avec beaucoup plus de cran, en lui accolant le titre ici controversé, Slut in a Good Way, et une image officielle exposant sans gêne le décolleté de Charlotte (Marguerite Bouchard), qui esquisse sur la photo une moue aguichante.
UN LARGE PUBLIC
« L’intention du distributeur d’ici était de rejoindre le plus grand public possible et, dans cette mesure, de ne pas trop provoquer, de ne pas choquer. Mais, ce qu’on a vu lors de la sortie à Montréal, c’est que les jeunes femmes de 18 à 24 ans avaient une vraie passion pour le film », a dit Martin Paul-Hus en entrevue.
« Au Marché du film de Cannes, on a vu des gens qui se prenaient en “selfie” devant l’affiche, parce qu’ils adoraient l’expression Slut in a Good Way », s’amuse le producteur.
Ainsi, si Charlotte a du fun a été dépeint au Québec comme un film pour adolescents, ailleurs sur le globe, on cherche à s’adresser aux cinéphiles un peu plus âgés.
« C’est étonnant de voir un sujet aussi moderne traité avec un tel regard, qui permet quand même aux jeunes femmes de s’identifier à ce qu’elles ont vécu. Soit les gens sont indifférents, soit ils sont passionnés par le film », a observé Martin Paul-Hus.
Charlotte a du fun raconte avec humour les sentiments ambivalents d’une adolescente, qui réalise qu’elle a fait l’amour avec tous ses collègues masculins du magasin de jouets où elle travaille. L’opus souligne avec un ton comique le double standard sexiste qui règne encore lorsqu’il est question de sexualité.