Les Québécois restent les plus imposés
Mais le Québec offre des prestations très généreuses, en particulier pour les familles de la classe moyenne
Malgré les baisses d’impôt réalisées par les libéraux en 2017 et celles que compte réaliser la Coalition avenir Québec si elle remporte les élections, le Québec va demeurer la province où les contribuables paient le plus d’impôt.
En effet, même en supprimant 5000 emplois dans la fonction publique comme le promet la CAQ ou en abolissant certains services, il serait difficile pour le prochain gouvernement d’inverser la tendance.
Cela s’explique en partie – mais pas complètement – par le fait que la province finance à même les fonds publics divers programmes tels que l’accès à l’éducation postsecondaire ou encore les services de garde de manière beaucoup plus importante que les autres.
Il peut être difficile de comparer parfaitement les provinces, parce que les crédits d’impôts, déductions, allocations et autres aides financières varient énormément.
Le Québec avait cependant les taux d’imposition les plus élevés de toutes les provinces canadiennes, toutes fourchettes d’imposition confondues, lors de la dernière analyse réalisée par le Conference Board du Canada, qui remonte à 2016.
« Si l’on considère également la taxe de vente et les subventions provinciales, le Québec comble quelque peu l'écart », note toutefois le groupe de réflexion économique.
Le Québec a aussi le ratio net de charges fiscales provinciales pour les entreprises le plus élevé. « Les impôts sur la masse salariale versés par les employeurs contribuent grandement à l'écart qui existe entre le Québec et les autres provinces en matière de charges fiscales provinciales pour les entreprises. »
VACHES SACRÉES
« On est une des trois provinces les plus pauvres, mais on se paye beaucoup plus de choses qu’ailleurs », déplore le chercheur Germain Belzile, de l’Institut économique de Montréal. Cela rend selon lui la province moins attrayante, surtout pour ceux qui ont des revenus plus élevés. « Il faudrait remettre en question des éléments du modèle québécois. Ce n’est pas parce qu’on payait pour certaines choses en 1970 qu’on doit encore le faire en 2018 », dit-il.
Cette vision tranche avec celle de Guillaume Hébert, de l’Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). « Oui les impôts sont élevés, mais les cotisations sont basses et les prestations très généreuses, surtout pour les familles. On a fait le choix de confier beaucoup de choses au secteur public. »