Les sabots rapportent 800 000 $ à la Ville
Le blocage des roues des mauvais payeurs est de retour après avoir presque disparu en 2016 et 2017
L’installation de sabots de Denver sur les voitures des mauvais payeurs de contraventions, les empêchant de rouler, a permis à Montréal d’engranger environ 800 000 $ en cinq mois seulement, cette année.
Après deux ans d’accalmie, la Ville a repris sa pratique controversée qui lui permet de forcer les automobilistes récalcitrants à payer leurs contraventions en souffrance.
Le Journal révélait vendredi que 1436 sabots ont été posés à Montréal entre le 26 février et le 2 août 2018, contre seulement 698 en 2016 et 127 l’an dernier.
Ces différences notables sont liées à la modification du Code de procédure civile au 1er janvier 2016, indique la Ville.
RETOUR À LA NORMALE
Cet ajustement, précise-t-on, a nécessité des changements « aux systèmes de gestion des dossiers de la cour municipale » qui ont conduit à une baisse de l’installation de sabots.
« La situation est maintenant revenue à la normale », assure la Ville pour expliquer la brutale recrudescence cette année.
Si la tendance se maintient, près de 3000 sabots pourraient être posés cette année, un nombre bien supérieur à celui des dernières années et qui s’approcherait des 3256 sabots installés en 2005.
Pour plusieurs défenseurs des droits des automobilistes interrogés par Le Journal, l’usage des sabots revient à s’acharner sur ceux qui n’ont pas d’argent.
Mais pour la Ville, c’est une méthode efficace pour faire valoir ses droits puisque dans 91 % des cas, les mauvais payeurs règlent leurs comptes.
Pour ceux-ci, les sommes à débourser sont très élevées. En plus des contraventions en retard à payer, ils doivent s’acquitter de frais d’huissiers de justice prévus par la loi, soit 146 $ pour faire enlever le sabot, 212 $ si le véhicule est remorqué 24 heures après la pose du sabot ou 173 $ s’il est remorqué sur-le-champ.