Quand l’or olympique porte malheur…
Monica Puig tente de se retrouver après son triomphe inattendu aux Jeux de Rio en 2016
À l’été 2016, Monica Puig causait l’une des plus improbables surprises aux Jeux olympiques de Rio en remportant l’or. Néanmoins, depuis, les déceptions accumulées l’ont écartée des projecteurs braqués sur l’élite de la WTA. Sa présence à la Coupe Banque Nationale, à Québec, se veut l’occasion de poursuivre sur un récent regain de vie.
Depuis ses débuts professionnels en 2010, la Portoricaine a montré une constante progression, atteignant le 34e rang mondial avant les Jeux de Rio. C’est là qu’elle a écrit l’histoire en triomphant contre toute attente, renversant même la numéro deux mondiale de l’époque, Angelique Kerber, en grande finale.
L’exploit de Puig n’avait rien de banal. Elle devenait la deuxième joueuse ne figurant pas parmi les têtes de séries à remporter le tournoi dans l’histoire olympique. Elle devenait aussi la toute première médaillée d’or représentant Porto Rico, tous sports confondus, dans l’histoire du pays.
Pour le petit monde du tennis, l’onde de choc était grandiose. Puig est par la suite grimpée jusqu’au 27e rang mondial, dans un moment trop bref qui s’est avéré le début d’une chute plutôt qu’un bel apogée.
Dans une entrevue accordée au site PlayersVoice en janvier dernier, elle a été jusqu’à se questionner à savoir si son conte de fées olympique lui avait jeté un mauvais sort.
DIFFICILE À GÉRER
Aux yeux de la gestionnaire des communications pour Tennis Canada et analyste sur les ondes de TVA Sports, Valérie Tétreault, Puig représente le cas classique d’une athlète emportée dans le flot d’un tourbillon inattendu après une victoire majeure.
« L’or olympique a complètement changé son statut de manière soudaine et les choses ont dégringolé pour elle par la suite. Cette victoire était énorme pour elle, pour son pays et pour le sport. Ce n’était pas évident de gérer le tout. Elle a connu toutes sortes de difficultés sur le terrain, mais cette victoire doit lui rester en tête et générer de la frustration », estime-t-elle.
Après les Jeux de Rio, la médaillée surprise a connu la misère en 2017, ne progressant jamais au-delà du deuxième tour dans les tournois du Grand Chelem.
TOUJOURS DU POTENTIEL
L’histoire attachante de Monica Puig n’en est cependant pas à son dernier chapitre. À 24 ans, elle a encore du bon tennis en elle, comme en fait foi sa présence en demi-finale au récent Connecticut Open de New Haven, où elle a dû déclarer forfait en raison d’une blessure à la hanche.
Avant ce contretemps, elle s’était même payé la Française Caroline Garcia, classée sixième au monde, en quarts de finale. Ce soubresaut l’a fait bondir de 17 rangs au classement de la WTA, passant du 72e au 55e rang, la semaine dernière. Au US Open, son parcours a pris fin au deuxième tour.
« Dans son cas, le mot qui la décrit bien est imprévisible », analyse Valérie Tétreault.
« Le potentiel est toujours là et il s’agit de regagner sa confiance. Dans un tournoi, le déclic peut se produire n’importe quand. Sa médaille olympique demeure dans son bagage et pourra l’aider à se rappeler qu’elle a tous les atouts pour gagner si elle se rend loin dans un tournoi. »