Jouer les bonnes cartes
Avez-vous déjà observé un voltigeur du baseball majeur sortir une petite carte laminée de sa poche arrière entre deux frappeurs ? Ou peut-être avez-vous aperçu un receveur jeter un coup d’oeil sur son brassard de poignet avant de donner les signaux à son lanceur tel un quart-arrière au football ? Dans ces deux cas, les joueurs font appel à des outils précieux qui ont été préparés par une équipe importante d’analystes que chaque formation possède maintenant.
Ces équipes hautement sophistiquées sur le plan de la technologie et de l’analytique avancée sont souvent formées des meilleures têtes des grandes institutions comme Princeton, Harvard et le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Les équipes du baseball majeur investissent des millions par année pour la collecte d’informations et pour l’interprétation de celles-ci. La victoire des Astros de Houston en Série mondiale l’an passé est grandement attribuable à leur équipe d’analystes.
Vous avez bien compris : l’utilisation approfondie de « data » a propulsé les Astros vers la conquête de la dernière Série mondiale.
Comment les Astros se sont-ils démarqués des autres formations avec l’analytique ? Les Astros ont été avant-gardistes à tous les plans avec leurs propres algorithmes pour le recrutement et le dépistage de talent ce qui leur a donné une meilleure compréhension et analyse de la valeur d’un joueur.
L’équipe analytique des Astros a également fourni au gérant et aux joueurs des outils qui permettent de prendre des meilleures décisions en temps réel quant à la formation des frappeurs, l’utilisation des lanceurs de relève et les défensives spéciales.
Je vous ai souvent mentionné que nous avons dépassé l’ère « moneyball » par des annéeslumière. Ça se joue à un tout autre niveau. Mais est-ce que tout le monde est prêt pour ces changements qui arrivent à la vitesse de l’éclair ? Tu as beau investir dans le personnel de joueurs et avoir une masse salariale imposante, si tu n’investis pas dans ton équipe de technologie et d’analytique, tu n’as pas grand chance d’être dans le coup en octobre, me disait le dirigeant d’une formation de la Ligue nationale.
ÇA ÉVOLUE...
Une drôle de scène s’est produite samedi à Philadelphie. Dans un match face aux Cubs de Chicago, le releveur des Phillies Austin Davis a fait appel à une petite carte laminée dans sa poche arrière avant de remonter sur la butte face à un frappeur des Cubs. Sur sa carte se trouvait de l’information sur les tendances du frappeur et sur la stratégie pour le retirer. Alors qu’il était pour remettre la carte dans sa poche, l’officiel Joe West, qui en est à sa 41e saison dans le baseball majeur, lui a confisqué en citant le règlement 6.02 (c) (7) qui interdit la possession d’une substance étrangère. West n’a pas expulsé le lanceur, mais lui a dit qu’il attendra de voir si le bureau du commissaire approuve l’utilisation de ces cartes avant de la lui rendre.
Le gérant des Phillies, Gabe Kapler, en a longuement discuté avec l’expérimenté officiel sans que celui-ci ne flanche. Kapler a dit que l’équipe de « data » des Phillies travaille extrêmement fort pour leur donner des données pour aider son club à retirer des frappeurs, et que s’il y a de l’information disponible, lui et ses joueurs en ont besoin.
Dans certains cas, le baseball évolue vraiment vite. La preuve : moins de 24 heures plus tard, le baseball majeur approuvait ces cartes pour les lanceurs.