Le Journal de Montreal

Quand la défense s’en mêle

- JOHN LIMNIATIS john.limniatis@quebecorme­dia.com

L’Impact a signé samedi une victoire dont il avait grandement besoin. Du surcroît, elle a été acquise contre une très bonne équipe, les Red Bulls, la meilleure à ce jour au classement de la MLS.

Même si le match se jouait au Stade Saputo, il fallait le faire. Personne n’allait offrir les trois points aux hommes de Rémi Garde sur un plateau d’argent. Les joueurs ont bien exécuté le plan de match et les voilà maintenant bien accrochés au sixième rang.

Pour une ixième rencontre de suite, ce sont les défenseurs montréalai­s qui ont marqué les buts importants. Tour à tour, Rod Fanni et Bacary Sagna ont réussi à secouer les cordages pour remettre une équipe en confiance dans un match qui pouvait jusque-là basculer d’un côté ou de l’autre.

Ces buts, jumelés à ceux de Daniel Lovitz et de Jukka Raitala il y a quelques semaines, permettent à l’équipe de respirer un peu mieux. De plus, ils enlèvent un peu de pression sur les épaules des joueurs à vocation plus offensive. Sans eux, les projecteur­s seraient tournés vers les Piatti, Silva et Taïder et les différents attaquants qui peinent à offrir du danger.

C’est ce genre d’aide dont les meilleures équipes ont besoin pour rester au sommet du classement de leur championna­t. Dans un moment plus que crucial, l’Impact en bénéficie.

LE RÔLE DES DÉFENSEURS

Depuis un moment déjà, le soccer moderne exige des défenseurs qu’ils participen­t beaucoup à l’attaque. Il n’est plus question de seulement défendre, les arrières doivent être bons avec le ballon aux pieds et être les premiers à relancer l’attaque.

À titre d’exemple, Laurent Ciman était un défenseur calme avec le ballon et capable de rejoindre des coéquipier­s autant avec des passes courtes qu’avec de longues transversa­les à l’intention des latéraux.

Certes, l’étanchéité défensive reste une priorité, mais leur apport dans la constructi­on de l’attaque est maintenant requis. Aujourd’hui, les entraîneur­s passent autant de temps à parler des phases offensives avec les défenseurs qu’ils le font avec les milieux de terrain et les attaquants. On est loin du temps où on leur disait de rester derrière et de défendre.

LES LATÉRAUX

Dans plus d’un système de jeu, les défenseurs latéraux sont mis à profit offensivem­ent. De nos jours, se sont probableme­nt les joueurs qui couvrent le plus de distance dans un match et dont la dépense d’énergie est la plus importante.

D’abord, pour sortir de l’arrière, en passant du gardien aux défenseurs, les joueurs sur le côté sont essentiels. La plupart du temps, les deux arrières centraux vont s’écarter sur les côtés pour recevoir le ballon et les arrières latéraux monter jusqu’au milieu du terrain.

Ceux-ci se transforme­nt ainsi presque en milieux de terrain pour tenter d’offrir un avantage numérique à leur propre équipe.

Naturellem­ent, leurs positions varient en fonction du système de jeu et des consignes de l’entraîneur, mais bien souvent les latéraux vont remonter plus haut que les joueurs de milieu.

En ce sens, en anglais on les désigne souvent comme des « wing backs », littéralem­ent des ailiers qui doivent aussi jouer en défense.

Si on devait tracer le profil type d’un arrière latéral, on s’accorderai­t sûrement pour dire qu’il doit être un bon centreur. De plus, il doit avoir la capacité d’éliminer des joueurs en un contre un. Par un drible ou encore par une course dans le tiers offensif, il doit être en mesure de déséquilib­rer la défense adverse au moment propice.

C’est vous dire comment le soccer d’aujourd’hui est exigeant envers ses défenseurs.

À L’ORIGINE DES BUTS

La plupart du temps, les buts marqués par les défenseurs surviennen­t au cours des phases de jeu arrêtées. Que ce soit au cours d’un coup franc ou d’un coup de pied de coin, ce sont souvent les moments où ils tirent leur épingle du jeu.

En ce sens, on demande souvent aux arrières centraux d’être bons dans le jeu aérien. En fait, c’est devenu une exigence au plus haut niveau. Et ça vaut autant pour le côté offensif que défensif.

Dans la grande majorité des équipes, les deux arrières centraux se retrouvent dans la surface adverse quand la situation l’exige. Le but de Fanni samedi en est d’ailleurs un bon exemple. Ce sont dans ces situations de jeu que les défenseurs peuvent dominer.

Grâce à Fanni et Sagna samedi dernier, l’Impact a démultipli­é le nombre de buts marqués dans les phases arrêtées. De quatre réalisatio­ns, il est passé à six. Pour participer aux séries, le Bleu-blanc-noir devra continuer dans cette veine.

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PHOTO USA TODAY Rod Fanni a célébré son premier but en MLS avec ses coéquipier­s de l’Impact Bacary Sagna et Saphir Taïder, contre les Red Bulls de New York, samedi.
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