Un tournant majeur
Qui aidera les proches aidants à ne pas tomber au combat, physiquement, émotivement et financièrement ? Proche aidante de ma soeur adulte déficiente intellectuelle, je pose cette même question depuis des années.
La réponse de Philippe Couillard fut l’indifférence et l’austérité. Nous sommes pourtant 1,6 million de Québécois, dont une majorité de femmes, à prendre soin intensément d’une personne aimée vulnérable. Le vieillissement de la population s’accélérant, nous serons de plus en plus nombreux à le faire.
POLITIQUE NATIONALE
Si elle prend le pouvoir, la CAQ de François Legault promet l’adoption d’une première politique québécoise des proches aidants. C’est un tournant majeur. Idem pour l’idée d’un observatoire des proches aidants. Depuis le projet mort-né d’assurance autonomie de l’ex-ministre péquiste Réjean Hébert – abandonné dès 2014 par Gaétan Barrette –, c’est la première tentative concrète d’agir.
Entouré de son député François Paradis et de sa candidate Marguerite Blais, dont c’est le combat, M. Legault est néanmoins lucide. « C’est un premier pas », dit-il, mais il est prometteur. L’urgence de bouger est évidente.
Les aidants sont traités par le gouvernement comme de la main-d’oeuvre gratuite. Par leurs soins et leur dévouement, ils font économiser près de 6 milliards $ par année au Trésor public. Ça suffit. Les aidants méritent une pleine reconnaissance. Légale et financière.
COLLÉGIALE
Pour ce faire, le plan de la CAQ, dont la bonification du crédit d’impôt, devra être enrichi d’un soutien multiforme : répits, préposés et accompagnement à domicile, allocations de soutien, aide psychosociale, ressources d’hébergement humanisées, etc.
Le Parti québécois mettra aussi ses idées au jeu. L’idéal étant que dès après le scrutin du 1er octobre, quel qu’en soit le résultat, comme pour la politique des soins de fin de vie, la cause de la proche aidance soit tout aussi transpartisane et collégiale. Il en va de notre propre dignité.