Le juge Brett Kavanaugh aurait agressé une troisième femme
WASHINGTON | (AFP) La candidature du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême des États-Unis a été fragilisée hier par une nouvelle accusation d’agression sexuelle remontant à sa jeunesse et l’apparition d’une première faille dans le soutien jusqu’ici indéfectible de Donald Trump.
Julie Swetnick, une fonctionnaire fédérale, a accusé le magistrat d’avoir fait partie au début des années 80 d’un groupe de garçons qui tentaient de faire boire ou droguer des filles en vue d’abuser d’elles.
Dans une déclaration sur l’honneur transmise au Sénat, la quinquagénaire a également affirmé avoir été elle-même victime d’un viol collectif lors d’une fête où Brett Kavanaugh était « présent » vers 1982.
« Je ne sais pas de qui il s’agit et ceci n’a jamais eu lieu », a immédiatement rétorqué Brett Kavanaugh, 53 ans, en dénonçant dans un bref communiqué une attaque « ridicule », venue de « la quatrième dimension ».
TRUMP CHANGE D’AVIS ?
Le président Trump, son plus féroce défenseur jusqu’ici, lui a apporté un soutien moins appuyé qu’avant lors d’une conférence de presse à New York.
D’un côté, il a dénoncé une « belle grosse arnaque » orchestrée par les démocrates pour faire dérailler la confirmation de son candidat et loué « un gentleman », un « génie extraordinaire ».
De l’autre, il a assuré qu’il pourrait « changer d’avis » après avoir entendu le témoignage de sa première accusatrice, Christine Blasey Ford, une universitaire de 51 ans qui doit être auditionnée aujourd’hui devant une commission sénatoriale.
Depuis que Mme Blasey Ford est sortie de l’ombre, deux autres femmes lui ont emboîté le pas. Une ancienne camarade du juge, Deborah Ramirez, 53 ans, l’a accusé dimanche d’avoir exhibé son sexe près de son visage lors d’une soirée arrosée à l’université de Yale.
VIOLS COLLECTIFS
Mais hier, Julie Swetnick a livré une charge nettement plus lourde. Dans sa déclaration, elle explique avoir participé à une dizaine de fêtes dans la région de Washington entre 1981 et 1983 où se trouvaient aussi Brett Kavanaugh et Mark Judge.
« Je (les) ai vus boire de manière excessive et avoir un comportement totalement inapproprié, notamment en devenant très agressifs avec les filles », écrit-elle, en les accusant notamment d’avoir « caressé et peloté des filles sans leur consentement ». « Brett Kavanaugh et d’autres tentaient de soûler et de désorienter les filles à un point qu’elles pouvaient être violées en réunion », assure-t-elle encore.