La santé mentale peu abordée pendant la campagne
Les problèmes d’accès à des soins de santé mentale sont les grands oubliés de la campagne électorale, déplorent des organismes d’aide aux malades.
« [Ce qu’a vécu Claudine Fauteux à Saint-Jérôme], c’est une histoire d’horreur qui révèle les défaillances du système en santé mentale [...] Mais on ne sent pas de volonté politique pour que ça devienne une priorité », déplore Charles Rice, président du Réseau communautaire en santé mentale (COSME).
Son regroupement d’organismes réclame notamment que les dépenses en santé mentale augmentent de 250 millions $ par an. Elles passeraient ainsi de 6 à 8 % du budget en santé.
PROBLÈMES CRIANTS
« Il y a des problèmes d’accès qui restent criants partout au Québec », constate pour sa part le professeur émérite à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos.
Avec d’autres chercheurs, il vient de publier ce mois-ci un portrait de l’accessibilité aux soins de santé au Québec dans 22 Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Québec.
L’étude conclut que l’accès aux services psychosociaux et de santé mentale est parmi les pires, surtout si les problèmes sont complexes et nécessitent une consultation en psychiatrie.
« JE-M’EN-FOUTISME »
Interpellé au sujet des 23 heures d’attente à l’urgence et la semaine sans suivi de Claudine Fauteux à Saint-Jérôme, le président du Conseil de la protection des malades, Paul Brunet, ne mâche pas ses mots.
« Cette situation-là me répugne […] quelle honte ! » lance-t-il sans détour.
Celui qui lutte depuis de nombreuses années pour les patients y voit un triste « je-m’en-foutisme ».
Il se désole lui aussi de l’absence de la santé mentale dans la campagne électorale, déplorant que les promesses des partis en santé ne feront rien pour rendre notre société « plus généreuse, plus compatissante ».