Le gouvernement congédiera ses employés récalcitrants
La CAQ veut bannir tout signe apparent chez les personnes en position d’autorité
« ILS VONT FAIRE LE CHOIX DE NE PLUS OCCUPER L’EMPLOI, S’ILS SOUHAITENT MAINTENIR LE PORT DU SIGNE RELIGIEUX. » – La députée caquiste Geneviève Guilbault
QUÉBEC | Les enseignants, les juges, les policiers et les procureurs de la Couronne qui refuseront de retirer leur signe religieux perdront leur emploi, prévient le nouveau gouvernement Legault.
Désormais au pouvoir, la Coalition avenir Québec (CAQ) promet d’adopter rapidement un projet de loi visant à bannir le voile islamique, la kippa, le turban sikh et la croix chrétienne apparente chez les employés de l’État en position d’autorité.
Il n’y aura pas de passe-droit pour les récalcitrants, affirme la députée caquiste Geneviève Guilbault.
Le gouvernement Legault accordera « une période de transition » aux gens visés, après quoi ils devront se soumettre aux nouvelles règles.
« Ces personnes-là seront libres de pouvoir se relocaliser dans un autre poste qui ne sera pas en position d’autorité, mais ce sera à eux, à ce moment-là, de faire le choix qui s’impose », a-t-elle précisé hier, au terme du premier caucus des élus caquistes.
« IMPOSSIBLE » DE RESTER EN POSTE
« Ils vont faire le choix de ne plus occuper l’emploi s’ils souhaitent maintenir le port du signe religieux », a insisté celle qui se décrit comme une des porte-paroles de la transition du gouvernement Legault.
Selon la députée de Louis-Hébert, il sera « impossible » pour ces personnes de rester en poste.
Le nouveau gouvernement caquiste a rejeté du revers de la main la mise en garde de Justin Trudeau contre l’utilisation de la clause dérogatoire pour interdire le port de signes religieux aux personnes en position d’autorité (voir autre texte).
François Legault n’hésitera pas à recourir à cet outil pour faire respecter sa promesse de laïcité.
« UTILISÉE À DE MULTIPLES REPRISES »
« Cette clause-là a été utilisée à de multiples reprises, à la fois par les gouvernements successifs du Parti québécois et du Parti libéral dans une foule de dossiers », a plaidé le député Simon Jolin-Barrette, envoyé par son chef pour répondre aux questions des journalistes à sa place.
Il se dit convaincu que le texte de loi que présentera son gouvernement pour remplacer la loi 62 du gouvernement Couillard respectera la Constitution canadienne.
« Et si d’aventure il y avait une certaine contestation, on pourrait avoir recours à la clause dérogatoire », a-t-il ajouté.