Labeaume commande sa propre étude
Il faudra 10 ans avant le début des travaux du troisième lien
QUÉBEC | Le maire de Québec a commandé sa propre étude, qui conclut qu’il faudra au moins 10 ans avant le début de la construction, loin des quatre ans promis par la CAQ, et entre 15 et 17 ans pour la réalisation complète.
La Ville de Québec a octroyé le 26 février 2018 un mandat de services professionnels à la firme d’ingénieurs WSP. Le contrat, d’une valeur de 7800 $, avait pour objet l’« estimation du délai des travaux de démarrage, de planification et de réalisation du projet de construction d’un troisième lien entre Québec et Lévis ».
Le Journal a obtenu cette étude par l’accès à l’information.
Les ingénieurs calculent qu’il faudra entre 15 et 17 ans pour finaliser un troisième lien s’il s’agit d’un tunnel, et entre 14 et 16 ans pour un pont.
Cela signifie que les autos ne rouleront pas sur l’infrastructure avant 2032.
Depuis des mois, la Coalition avenir Québec, qui forme maintenant le gouvernement, promet qu’elle amorcera la construction du futur lien dans son premier mandat, soit dans les quatre prochaines années. Les conclusions des experts de WSP contredisent cette prétention. Il faudra selon eux plus de 10 ans pour passer à travers toutes les étapes préliminaires.
PAR LES FENÊTRES ?
Pourquoi avoir commandé cette étude à WSP alors que le gouvernement du Québec a engagé 20,5 millions $ pour une étude de faisabilité technique complète qui doit être rendue en 2020 ?
« On ne connaît pas l’avenir du bureau de projet », répond au Journal le maire Labeaume qui, déjà au début de l’année, voyait poindre une modification du mandat. « Ça se discutait, l’avenir du bureau de projet, parce que les politiciens en parlaient. »
« Ce contrat-là, c’était pour aller chercher une certaine réponse sur une donnée fondamentale. » Régis Labeaume convient que la CAQ a toute la latitude pour modifier le mandat.
« Moi, mon travail c’est de protéger la population de Québec. Et que la population de Québec ait toute l’information possible sur un éventuel troisième lien, qu’il soit à l’est, à l’ouest, où tu voudras. […] Nous autres, on dit : “Prouvez-nous qu’il y a un gain net.” Et si pour avoir cette preuve-là, s’il y a du travail qu’on doit faire nous autres mêmes, on va le faire. »