Réfugié au Québec, un dissident saoudien en contact avec le journaliste dit avoir été espionné
AFP | Un dissident saoudien réfugié au Québec s’est dit persuadé, hier, que les autorités de Riyad ont piraté son téléphone et écouté ses conversations avec le journaliste Jamal Khashoggi sur des projets communs hostiles au régime, peu avant sa disparition.
« J’en suis certain, ils ont écouté la conversation que j’ai eue avec Jamal et d’autres militants au Canada, aux ÉtatsUnis, en Turquie, en Arabie saoudite », a déclaré Omar Abdulaziz à la chaîne CBC.
Le jeune homme a dénoncé à plusieurs reprises la situation des droits de l’Homme dans son pays d’origine et la façon dont Riyad a géré la crise diplomatique avec Ottawa, selon la chaîne.
LOGICIELS ESPIONS
Un rapport publié récemment par un laboratoire de l’université de Toronto a conclu que les autorités saoudiennes étaient « très probablement » responsables du piratage du téléphone du dissident au moyen de logiciels espions vendus uniquement à des gouvernements.
Omar Abdulaziz a raconté qu’il travaillait sur plusieurs projets avec Jamal Khashoggi ces derniers mois, notamment une campagne visant à contrer la propagande prorégime de Riyad sur les réseaux sociaux.
« Jamal m’a promis de parrainer le projet et je suppose qu’ils pouvaient écouter ces conversations », estime M. Abdulaziz, qui craint que le piratage de son téléphone ait contribué à l’arrestation et au meurtre présumé de Jamal Khashoggi. « J’ai dit aux autorités canadiennes que c’était quelque chose de grave. »
« Sa voix était un casse-tête pour le gouvernement saoudien », a ajouté M. Abdulaziz, arrivé au Québec en 2009 pour y étudier avant d’y obtenir l’asile politique.