LES BENGALS L’ÉCHAPPENT ENCORE
Pendant quelques secondes, les Bengals ont laissé croire qu’ils étaient enfin parvenus à chasser leur déprimante allergie aux gros matchs. Puis, les Steelers les ont extirpés douloureusement de leur rêve pour les ramener à la cruelle réalité.
Les Bengals ont perdu 28 à 21 alors qu’ils venaient à peine de prendre les devants 21 à 20 sur une poussée offensive savamment orchestrée par Andy Dalton à la fin du quatrième quart. Neuf jeux, 75 verges, 2 min 14 s et un touché au sol de Joe Mixon semblaient suffisants.
Les Bengals n’avaient besoin que d’arrêter les Steelers une toute dernière fois. Mais comme d’habitude, c’était trop demander. Ben Roethlisberger et Antonio Brown leur ont scié les jambes sur le touché final avec 10 secondes à jouer. Pour les tigrés, c’est devenu la routine, le jour de la marmotte, une inévitable fatalité.
FAVORIS DÉCHUS
Pourtant, les Bengals n’avaient aucune excuse, cette fois-ci. Depuis le début de la saison, les Steelers jouaient de manière chancelante, se retrouvant par surcroît au coeur de quelques mélodrames.
La troupe de Cincinnati, elle, s’amenait dans son stade avec un dossier de 4-1, au sommet de la division Nord, avec une offensive de feu et une défensive qui venait d’inscrire deux touchés il y a une semaine.
Pour une sixième fois durant l’ère Marvin Lewis face à Pittsburgh, les Bengals amorçaient la rencontre comme favoris. Et pour la sixième fois, ils ont fait patate.
Les Steelers ont battu leurs rivaux de division pour une 10e fois à leurs 11 derniers duels. Quand on dit que les Bengals, même quand ils regagnent le respect de tous, trouvent constamment le moyen de perdre les gros matchs…
UNE BONNE ÉQUIPE
Il semble clair depuis longtemps que Lewis, en poste depuis 2003, n’arrive jamais à préparer ses hommes adéquatement pour ce genre de situation, peu importe le type d’effectifs qu’il a sous la main.
Il ne faudrait pas enlever le mérite aux Steelers, qui ont disputé un match physique avec des formations souvent à l’ancienne, impliquant trois ailiers rapprochés ou un centre-arrière, pour s’assurer d’ouvrir des brèches à James Conner (111 verges au sol, deux touchés, 5,8 verges par portée).
Roethlisberger, maintenant auteur d’une fiche de 15-2 en carrière au domicile des Bengals, s’est montré intraitable avec 369 verges de gains.
Sauf que toute la journée, il a eu le beau jeu, n’étant victime d’aucun sac du quart. La ligne défensive, qui s’avère l’une des forces des Bengals habituellement, a été complètement maîtrisée.
Après le match, certains joueurs des Bengals ont affirmé qu’ils formaient la meilleure équipe, mais qu’ils s’étaient tirés dans le pied collectivement.
Peut-être bien que oui, mais le pleurnichage ne mènera à rien. Malgré la défaite, les Bengals demeurent un club qui a tous les atouts pour se ressaisir et s’imposer.
Cependant, sous le gant de velours de Marvin Lewis, ils continuent trop souvent de se défiler quand ça chauffe dans la cuisine.