Le Journal de Montreal

TATAR L’ORIGINE D’UN SURNOM

Le Slovaque a l’intention de faire sa place à Montréal

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM

À une autre époque, il y avait de l’originalit­é avec les surnoms. Il y a eu le Rocket pour Maurice Richard, Pocket Rocket pour Henri Richard, Boum Boum pour Bernard Geoffrion, le Démon Blond pour Guy Lafleur, le Petit Viking pour Mats Naslund ou encore Casseau pour Patrick Roy.

Depuis plusieurs années, les surnoms ont perdu de leur lustre et pas juste dans l’univers du Canadien. On se contente d’ajouter un Y ou un Er à la fin du nom de famille. Carey Price devient Pricer, Brendan Gallagher devient Gally, Tomas Plekanec devient Pleky ou Max Domi devient Domer.

Tomas Tatar détonne avec son sobriquet. Il y a un peu plus de créativité, un phénomène rare. Depuis ses premiers pas avec les Red Wings de Detroit en 2010-2011, Tatar a hérité d’un surnom digne d’un surnom.

GRÂCE À HOLMSTROM

Il est connu à travers la LNH sous l’appellatio­n de Tuna.

« Ça vient de Tomas Holmstrom à Detroit, a raconté Tatar en entrevue au Journal. Il m’a baptisé Tuna. C’était un parfait jeu de mots avec mon nom de famille. J’ai toujours aimé les tartares, que ce soit au thon, au saumon ou au boeuf. Mais dès que je commande un tartare au restaurant, je sais que mes coéquipier­s vont rire de moi. »

« Dans ma langue maternelle [slovaque], je n’ai jamais reçu ce surnom, a-t-il continué. Mais c’est parfait en anglais, mon nom de famille s’y porte à merveille. »

DES CHOSES À PROUVER

Tatar cherchera à se faire connaître à Montréal pour d’autres raisons que son surnom. À son quatrième match avec sa nouvelle équipe, l’ailier gauche de 27 ans s’est fait de nouveaux amis avec une soirée de deux buts et une passe contre les Penguins de Pittsburgh. Il a aussi été le premier à endosser le manteau digne de Games of Thrones, remis au joueur du match.

« Après six ans à Detroit et un court passage à Vegas, c’est spécial de me retrouver à Montréal, a-t-il mentionné. Je l’ai déjà dit, mais j’aime l’histoire de cette organisati­on. Je suis fier de porter ce chandail. J’ai reçu un bel accueil au sein de l’équipe, je me sens bien. »

Depuis le premier jour du camp, le Slovaque se retrouve à l’aile gauche aux côtés de Phillip Danault et de Brendan Gallagher. Claude Julien a eu la main heureuse en formant ce trio, qui se débrouille aussi bien offensivem­ent que pour contrer les gros trios des rivaux.

« J’espère que nous jouerons ensemble pour une bonne période, a affirmé Tatar. Nous avons développé une belle complicité. Mais il faut maintenir le rythme, c’est la même chose pour les trois autres trios. »

Sur le plan personnel, Tatar aura comme objectif de rebondir après une fin de saison et des séries décevantes avec les Golden Knights.

« J’ai des choses à prouver cette année, a-t-il répliqué. L’an dernier, je n’ai pas connu ma meilleure saison. Nous n’étions pas dans la course aux séries avec les Red Wings et c’était lourd comme ambiance. J’ai été échangé à Vegas, mais je n’ai jamais réellement trouvé mon rôle au sein de l’équipe. Les Golden Knights avaient déjà beaucoup de succès à mon arrivée. J’ai aimé mon expérience, c’était incroyable de faire un aussi long bout de chemin en séries. »

« C’était difficile de vivre une transactio­n pour une première fois, a-t-il continué. J’ai fait des erreurs. J’ai choisi de déménager toutes mes choses à Vegas. J’avais un contrat à long terme, alors je croyais y rester longtemps. J’avais plusieurs choses à penser à l’extérieur du hockey. Je ferais des choix différents aujourd’hui. Mais ce n’est pas une raison pour expliquer mes insuccès. C’était de ma faute. »

UN BON COÉQUIPIER

Auteur de quatre saisons d’affilée de 20 buts ou plus, Tatar a une bonne réputation au sein d’un vestiaire.

Marc-André Fleury l’a décrit comme un coéquipier exemplaire lors de son court passage à Vegas. Xavier Ouellet, qui l’a bien connu à Detroit, a tenu le même discours.

« Tomas est toujours de bonne humeur, a précisé Ouellet. Il aime le hockey et ses coéquipier­s. Ce n’est pas le genre de gars que tu peux voir babouner. Même quand il se retrouve dans une léthargie, il garde le sourire et il pense au bien de l’équipe. »

« Il peut facilement marquer 20 buts cette saison à Montréal, a-t-il enchaîné. Il n’a pas juste du talent, il travaille fort et il apporte une belle énergie. »

Tatar et Ouellet renoueront avec leur ancienne équipe alors que les Red Wings seront de passage au Centre Bell ce soir.

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