La Ville de Gatineau craint la hausse à 21 ans
OTTAWA | Les élus de Gatineau craignent que des jeunes de 19 et 20 ans traversent la rivière des Outaouais pour aller consommer légalement du cannabis en Ontario si Québec hausse l’âge légal à 21 ans, créant des problèmes de sécurité publique.
« On a des inquiétudes par rapport à la frontière, mais c’est très difficile de prédire ce qui va se passer parce que la réglementation n’est pas finale des deux côtés de la rivière […] On verra peut-être l’inverse des années 1990 », a indiqué le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, en faisant référence à l’époque où les gens quittaient les bars d’Ottawa (fermeture à 2 h) pour continuer à consommer de l’alcool à Gatineau (fermeture à 3 h).
Si le gouvernement de la Coalition avenir Québec va de l’avant avec sa promesse d’augmenter l’âge légal concernant le pot à 21 ans, il appréhende que de jeunes Gatinois de 19 ans et plus se rendent cette fois en Ontario pour acheter et consommer cette drogue. Ils pourraient ensuite revenir au Québec en voiture avec les facultés affaiblies.
« Les décennies qui précèdent celleci ont démontré clairement que les interdictions n’ont pas eu de résultats [positifs] », ajoute M. Pedneaud-Jobin.
ENCOURAGER LE MARCHÉ NOIR
Selon deux conseillers municipaux gatinois, il y a aussi un danger que les jeunes de moins de 21 ans continuent d’être dans l’illégalité.
« Le plus gros groupe de consommateurs est les 15 à 24 ans. Donc c’est sûr que de passer l’âge de la consommation légale de 18 à 21 ans, il y a un enjeu important. Cela signifie qu’on se retrouve avec un groupe qui devra soit continuer à s’approvisionner sur le marché noir, soit compter sur quelqu’un qui a l’âge légal pour s’en procurer. On se retrouve avec un enjeu éthique aussi », indique Renée Amyot.
Selon le conseiller Cédric Tessier, on risque aussi d’ouvrir des dossiers criminels à de jeunes adultes qui pourraient pourtant consommer légalement dans une autre province que le Québec.