Le Journal de Montreal

Un homme abattu à travers la porte de son logement

Aucun voisin n’aurait signalé les coups de feu au Service de police de Montréal

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Les policiers et la famille du Montréalai­s abattu à travers la porte de son logement la nuit dernière nagent en plein mystère pour expliquer ce meurtre dont personne ne semble avoir été témoin.

L’un des trois fils de la victime était abasourdi en après-midi hier par la violence de la mort de son père, John Fortune.

« On ne peut même pas aller voir à l’intérieur. On ne sait même pas ce qui est réellement arrivé », mentionne Jonathan Fletcher.

L’homme de 48 ans habitait seul depuis huit ans dans son logement du deuxième étage, dans un complexe qui en compte une soixantain­e sur le boulevard Décarie, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce.

Sa famille comprend mal qui aurait pu lui en vouloir au point de faire feu sur lui.

« Tout le monde est sous le choc. La mère de mon plus jeune frère n’arrête pas de pleurer », ajoute-t-il.

C’est le concierge de l’endroit qui a appelé les policiers vers 8 h 45 en remarquant plusieurs trous causés par des balles dans la porte de l’appartemen­t.

Fait inusité, aucun résident n’aurait contacté le 911 pour des coups de feu.

Le corps de M. Fortune a été retrouvé inerte, au sol, dans son logement, près de la porte.

PAS SON GENRE

« Mon père vivait la nuit, rapporte son fils. Ça ne serait pas son genre de se lever pour répondre à 8 h. »

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ne pouvait préciser le moment du décès. Des manoeuvres de réanimatio­n auraient cependant été entreprise­s sur M. Fortune quand il a été découvert, laissant supposer que sa mort était récente.

« L’autopsie permettra d’en savoir plus en ce sens », explique l’agent Jean-Pierre Brabant.

Jonathan Fletcher a appris la terrible nouvelle en se rendant sur place à son heure de dîner. Il était inquiet après avoir vu qu’un homme avait été tué dans l’immeuble.

« Personne ne parle à la police. Ils ne trouveront pas [qui a fait ça] », se désolait-il.

CONNU DES POLICIERS

Bien qu’il affirme que son père n’était pas engagé dans des activités criminelle­s, John Fortune était connu de la police.

En 2011, il avait plaidé coupable à une accusation d’agression armée sur un agent de la paix. Il avait aussi été condamné en 1996 et en 1997 relativeme­nt à diverses affaires de violence.

En après-midi, les policiers ont passé l’endroit au peigne fin pour récupérer le maximum d’indices et éclaircir les circonstan­ces du 22e homicide de l’année à Montréal.

Les enquêteurs tentaient aussi de faire le lien avec une tentative de meurtre par arme blanche survenue dimanche matin devant le même immeuble.

L’homme de 20 ans qui avait été agressé était connu des policiers et avait refusé de collaborer avec les autorités.

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PHOTOS AXEL MARCHAND-LAMOTHE Des policiers ont passé la journée à examiner l’appartemen­t de John Fortune, abattu à travers la porte intérieure de son logement de Notre-Dame-de-Grâce.

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