Le Journal de Montreal

Une oeuvre à finir

Blessé aux JO, Philippe Marquis veut terminer sa carrière en beauté

- ALAIN BERGERON

QUÉBEC | Après avoir défié la logique aux Jeux olympiques de Pyeongchan­g avec un genou en compote, Philippe Marquis revient en santé pour s’offrir en récompense une dernière saison en Coupe du monde de ski acrobatiqu­e.

« Ce n’est pas pour oublier les Jeux olympiques, parce que mon histoire a été extraordin­aire. Je demeure fier de ce que j’ai réalisé. N’empêche, on dirait que je n’ai pas achevé mon oeuvre comme je le voulais. J’ai eu le temps de réfléchir à tout ça durant l’été et j’ai encore la piqûre pour pousser encore afin de terminer sur une note positive », nous a expliqué l’athlète de 29 ans hier, avant son départ pour rejoindre Mikaël Kingsbury et l’équipe canadienne des bosses pour un camp d’entraîneme­nt en Suisse jusqu’au 26 octobre.

LEÇON DE VIE

Le skieur de Québec s’est soumis à une rééducatio­n de plus de sept mois depuis l’opération subie le 28 février servant à réparer le ligament croisé antérieur de son genou droit.

Son histoire avait touché les coeurs durant les Jeux en Corée du Sud.

Blessé durant un entraîneme­nt à la Coupe du monde de Deer Valley, un mois avant les Jeux olympiques, Marquis avait renoncé à l’interventi­on chirurgica­le qui l’aurait privé d’une deuxième participat­ion olympique après celle à Sotchi.

À la somme d’une préparatio­n spécifique et prudente précédant les Jeux, Marquis avait puisé dans son courage afin de se présenter à l’épreuve au Parc à neige Phoenix.

Il avait créé une surprise en terminant huitième des qualificat­ions pour ensuite accéder à la ronde finale.

Un mauvais atterrissa­ge d’un saut l’avait finalement forcé à abdiquer et il avait dû se contenter du 20e rang de la compétitio­n remportée par son ami Kingsbury.

Marquis dit ne ressentir aucun regret de ce souvenir doux-amer des Jeux, même s’il reconnaît que « dans un monde de sportifs, c’était le pire moment pour subir une blessure de cette gravité ».

« C’est un cliché, mais mes plus grands apprentiss­ages comme athlète se sont faits à travers mes blessures. C’est là que j’ai appris que j’étais résilient, passionné et engagé dans ce que j’entreprena­is dans ma vie. C’est là que j’ai appris à devenir autonome et à m’entourer de gens qui partageaie­nt cette passion et ce désir de réussir avec moi », exprime l’auteur de 12 podiums en 86 départs en Coupe du monde.

DÉBUT À CALGARY

L’entraîneme­nt à Zermatt marquera le retour sur la neige pour le Québécois.

Selon son protocole de rééducatio­n, il fera l’impasse sur les épreuves prévues en décembre en Finlande et en Chine.

Il devrait effectuer son retour officiel à la Coupe du monde à Calgary, le 12 janvier, avec comme objectif de participer le mois suivant aux championna­ts mondiaux à Deer Valley, sur la même piste maudite.

« Sur un bref moment comme aux Jeux, c’est décevant parce que ce n’est pas de cette façon que j’entrevoyai­s cette expérience, mais à long terme, sur une ligne chronologi­que de ma vie, j’ai travaillé extrêmemen­t fort pour faire partie de l’équipe canadienne. »

MEILLEURE PERSONNE

« Quand je vais tourner la page sur le ski, je pense que je vais être un bon citoyen parce que le ski va m’avoir appris toutes ces belles leçons à travers mes blessures et mes victoires », estime le vétéran de onze saisons de l’équipe nationale.

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Philippe Marquis juste après sa chute à Pyeongchan­g. PHOTO D’ARCHIVES DIDIER DEBUSSCHÈR­E

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