PAS QUESTION DE CHANGER
Deslauriers n’hésitera pas à jeter les gants lorsqu’il reviendra au jeu
On n’apprivoise pas les chats sauvages, pas plus qu’on met en cage les oiseaux de la Terre. Ce refrain d’une populaire chanson de Marjo pourrait s’appliquer parfaitement à la situation que traverse Nicolas Deslauriers.
D’abord parce qu’il devra porter un casque muni d’une grille pendant quelques semaines. Mais surtout parce qu’il ne compte pas modifier sa façon de jouer, même si son dernier combat a laissé des traces.
« Il y a un risque dans chaque bataille. Ce n’est pas parce que je me suis fait opérer qu’il y a un peu plus de risques, a soutenu Deslauriers, victime d’une fracture de l’os zygomatique gauche lors de son duel contre Brandon Baddock, des Devils du New Jersey. C’est la première question que j’ai posée à la dame qui a fait l’opération. Elle m’a dit que tout serait correct. »
Pas question, donc, d’imiter Alexeï Emelin, qui refusait chacune des invitations depuis qu’il avait subi une blessure identique à ses jeunes années dans la KHL.
« J’ai livré plusieurs combats dans ma vie et c’est la première fois qu’un malheur m’arrive, a insisté Deslauriers, dont le dernier port de la cage à poules remonte à ses années dans le midget AAA. Je le referais. Ça fait partie du jeu. Je me bats pour un poste chaque fois que je suis sur la glace. Que ce soit en match préparatoire ou en saison, je ferais la même chose. »
Pour l’heure, aucune date n’a été avancée quant à son retour au jeu. Hier, il occupait une place au sein du cinquième trio en compagnie d’Andrew Shaw, encore quelque peu affligé par la grippe, et de Nikita Scherbak, toujours en attente d’un premier match cette saison.
FAUSSES NOTES POUR LES BLUES
Deslauriers n’affronta donc pas les Blues de St. Louis, de passage ce soir au Centre Bell. À l’inverse, Carey Price, remis de sa grippe, reprendra sa place devant le filet.
Défaite à ses deux dernières sorties, la troupe de Mike Yeo amorce un voyage de trois rencontres en sol canadien. Disons qu’avec un seul gain à leurs cinq premiers matchs, les Blues ne connaissent pas le départ souhaité.
« C’est décevant. On ne se fera pas de cachette. On rencontre de l’adversité, c’est tout. Nous nous sommes fixé un objectif dès le départ et nous croyons toujours être en mesure de l’atteindre, a indiqué Yeo aux collègues de St. Louis avant le départ de son équipe pour Montréal. Ça prend un peu plus de temps que prévu pour nous mettre en marche, nous ne sommes pas encore à notre niveau le plus élevé, mais nous allons le trouver. »
D’ailleurs, cette visite à Montréal pourrait tomber à point puisque les Blues ont remporté leurs cinq derniers affrontements contre le Canadien.
LE SPRINT D’ABORD, LE MARATHON ENSUITE
Dans l’autre vestiaire, la situation est tout à l’opposé. Alors qu’on ne donnait pas cher de sa peau au moment de lancer les hostilités, le Canadien occupait, avant les matchs d’hier soir, le quatrième rang de l’Association de l’Est avec une récolte de sept points en cinq rencontres.
« On a beaucoup de plaisir à jouer au hockey. C’est toujours plaisant de gagner des matchs. Cependant, il faut faire atten- tion de ne pas se laisser emporter. Que l’on gagne comme c’est le cas présentement ou qu’on passe à travers une période plus difficile, c’est important de se présenter à l’aréna avec la même attitude. C’est parfois difficile dans une ville comme Montréal, où les partisans sont passionnés. Il faut garder le contrôle », a déclaré Brendan Gallagher, meilleur buteur de l’équipe (3 buts), à égalité avec Tomas Tatar et Paul Byron.
Des paroles qui ont trouvé écho auprès de Claude Julien. Refusant de s’emballer, l’entraîneur du Canadien a tout de même reconnu que les débuts de saison sont d’une importance capitale pour donner le ton au reste de la campagne.
« On compare toujours une saison à un marathon. Je suis d’accord à 100 % avec cela. Mais, je pense qu’il faut avoir un sprint en début de saison pour bien se placer en prévision du marathon, a soutenu le FrancoOntarien. Si tu ne sprintes pas en partant, et que tu es pris derrière le peloton, c’est difficile de remonter. »
On en a eu un bon exemple l’an dernier. Disons que le Canadien s’est enfargé dans la majorité des premières haies et n’a jamais été en mesure de prendre son erre d’aller.