Bombardier poursuit la compagnie japonaise Mitsubishi
SEATTLE | (Agence QMI) Bombardier est convaincu que certains de ses anciens employés recrutés par Mitsubishi Aircraft ont dévoilé des secrets d’entreprise à leur nouvel employeur, apprend-on dans une poursuite déposée à Seattle et relayée par le Seattle Times vendredi.
Selon les prétentions de l’avionneur québécois, Mitsubishi et son entrepreneur de Seattle AeroTEC ont embauché 92 anciens employés de Bombardier, notamment grâce à des foires d’emplois au Québec et à Wichita, au Kansas.
Certains de ces employés auraient cependant mis la main sur des documents confidentiels traitant de la certification d’avions commerciaux qui étaient destinés à Transports Canada et au département américain de l’aviation. Ces employés se seraient envoyé ces documents par courriel, avant de pouvoir les transférer à Mitsubishi.
Notamment, une employée s’est envoyé des centaines de pages d’informations commerciales secrètes qui traitent des procédures suivies par Bombardier pour obtenir les certifications nécessaires pour les avions du programme C-Series, devenus les appareils de la lignée A200 depuis la prise de contrôle du programme par Airbus, allègue la poursuite.
MITSUBISHI REGIONAL JET
Bombardier croit que sa rivale japonaise compte utiliser les informations obtenues grâce à ses anciens employés pour accélérer le processus de certification du MRJ (pour Mitsubishi Regional Jet), un appareil en cours de développement. Cet avion régional de 76 à 92 places, selon la configuration, pourrait éventuellement entrer en compétition avec les A210 et A230 ainsi qu’avec les appareils développés par Embraer.
Bombardier réclame donc une compensation financière, ainsi qu’une injonction qui empêcherait Mitsubishi d’utiliser les informations obtenues.
De son côté, l’avionneur japonais a indiqué au « Seattle Times » que les allégations de Bombardier ne sont pas fondées. Mitsubishi compte se défendre en cour.