Surprenants appuis pour le candidat Bolsonaro
Des minorités derrière le candidat malgré ses propos
RIO DE JANEIRO | (AFP) À contrecourant du mouvement qui s’est dressé contre Jair Bolsonaro, des homosexuels et des femmes noires espèrent que l’ex-capitaine de l’armée sera élu président et affirment qu’il n’est ni misogyne ni homophobe.
Le grand favori de la présidentielle s’est illustré par des propos violents contre sa communauté, mais ce n’est pas un problème pour David Trabuco, maquilleur gai qui va voter pour le candidat d’extrême droite dimanche au 2e tour.
« Je ne perçois pas chez Bolsonaro toute cette méchanceté qu’on lui prête. Je crois que les gens ne sont pas habitués de voir une personne à poigne comme lui, quelqu’un de fort et décidé », affirme le jeune homme de 26 ans.
VIOLENCES HOMOPHOBES
Ses amis ont beau l’avertir que les violences homophobes, déjà très fréquentes au Brésil, pourraient augmenter encore en cas d’élection de Jair Bolsonaro, David Trabuco se dit plus préoccupé par l’insécurité en général.
« Ce qui me fait le plus peur, c’est de ne pas pouvoir sortir dans la rue avec mon portable à la main », explique-t-il.
C’est pourquoi il se dit séduit par la méthode forte prônée par le candidat d’extrême droite, qui promet de libéraliser le port d’arme pour que les « gens bien » puissent se défendre ou se faire justice eux-mêmes.
« Je ne m’inquiète pas de savoir si Bolsonaro accepte ou non mon orientation sexuelle. Ce qui me préoccupe, c’est aussi la santé et l’éducation », ajoute-t-il.
HAINE CONTRE LA GAUCHE
De son côté, Priscila Santos fait elle aussi partie, en tant que femme noire, des catégories de Brésiliens stigmatisées par Jair Bolsonaro.
Toutefois, elle partage cette haine contre le parti de gauche qui a gouverné le Brésil de 2003 à 2016.
Cette assistante administrative âgée de 30 ans ne se sent pas touchée par les déclarations racistes et misogynes qui ont émaillé le discours de Jair Bolsonaro.
« Ma situation en tant que femme noire est la même que celle de mon voisin blanc ou d’un homosexuel : on en a marre d’être volés et de payer des impôts sans voir les résultats », affirme cette mère de trois enfants.
« Je n’ai jamais vu la moindre proposition de Bolsonaro qui menace mes droits », souligne-t-elle.