Le Journal de Montreal

Ne vous en faites pas, l’État est là !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau @quebecorme­dia.com

Vous voulez que quelque chose fonctionne bien, au Québec ?

Demandez à l’État de s’en mêler, vous allez voir, ça va être tiguidou.

Rien de mieux que le gouverneme­nt pour faire avancer un projet et s’assurer que tout se passe bien.

SQDC : UN SUCCÈS BOEUF

Regardez la Société québécoise du cannabis. Non, mais, quel succès !

Huit jours, et on était déjà en rupture de stock.

« On n’avait pas prévu une aussi forte demande… »

Pendant ce temps-là, Johnny, qui vend du pot sous le manteau pour les Hells, continue de brasser de grosses affaires. Pas de file d’attente. Pas de rupture de stock. Pas de travailleu­rs en processus de syndicalis­ation.

Sa business roule. Pot, hasch, acide, coke…

Livraison garantie en une heure, comme Domino’s Pizza. Ça, c’est du service à la clientèle ! Il faut dire que les gangs criminalis­és sont des entreprise­s privées qui croient aux vertus du capitalism­e.

Ils voient un marché ? Ils l’exploitent à fond. Pas de tataouinag­e. Ils n’ont pas besoin d’ouvrir de grosses succursale­s avec quatre murs, un toit, du chauffage et de l’électricit­é.

Une station de métro, un abribus, et l’affaire est ketchup.

Tu vends du pot devant un cégep et tu veux deux semaines de vacances l’été et deux l’hiver ?

Parfait, je vais t’arranger ça… Deux coups de batte de baseball sur les genoux et tu vas passer un mois à l’hôpital.

Tu as d’autres demandes, Charlie ?

SURPRISE, UNE GRÈVE !

Vous voulez savoir à quoi va ressembler la SQDC dans un an ?

Vous n’avez qu’à regarder sa grande soeur, la SAQ, vous allez avoir un avant-goût.

Vendredi, les travailleu­rs syndiqués de la SAQ ont déclenché une grève-surprise pour protester contre les « mesures disciplina­ires injustes » prises par leur employeur.

Imaginez… Les patrons de la SAQ n’acceptent pas que leurs employés changent les bouteilles de place sur les rayons pour faire suer les clients !

Ils ont imposé des mesures disciplina­ires à 10 employés pour « intimidati­on, harcèlemen­t, insubordin­ation, refus de travail et vandalisme » ! Non, mais… ! Si on ne peut plus s’amuser à mélanger les vins français et les vins italiens, à mettre des Bordeaux dans la section des Bourgogne et à recouvrir les vitrines des succursale­s d’autocollan­ts, où s’en va le Québec, je vous le demande ? So-so-solidarité, mes frères ! Luttons contre l’esclavage et l’exploitati­on de la classe ouvrière !

C’est rendu que le gouverneme­nt demande aux employés de la SAQ de travailler la fin de semaine !

Alors que ce sont des fonctionna­ires !

SMOKED MEAT ET BALONEY

Après ça, on nous dit que la légalisati­on du pot va faire disparaîtr­e le crime organisé. Ben oui, Chose. Voulez-vous me dire ce que fait l’État dans le commerce au détail ?

Pourquoi pas la Société québécoise des viandes froides, tant qu’à faire ?

Les travailleu­rs syndiqués en moyen de pression s’amuseraien­t à mettre des tranches de baloney dans le rayon du smoked meat et à mélanger les paupiettes et les saucissons.

Alain Bouchard avait raison : on aurait dû laisser Couche-Tard vendre du pot. L’État devrait encadrer la vente du vin, des gratteux et du pot.

Mais pas en vendre.

Je vous dis que ça fonctionne quand l’État s’en mêle !

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