Une plaque pour honorer deux enfants
Sébastien Métivier et Wilton Lubin ont disparu il y a 34 ans, et le premier n’a jamais été retrouvé
La Ville de Montréal dévoilera une plaque à la mémoire de Sébastien Métivier et Wilton Lubin au parc Morgan, jeudi, date de la disparition des deux enfants qui habitaient près l’un de l’autre sur l’avenue Desjardins.
Elle devrait être plus importante que la petite gravure actuellement fixée à un banc du parc, où les deux garçons jouaient souvent.
Le 1er novembre 1984, Sébastien Métivier, 8 ans, et son ami Wilton Lubin, 12 ans, sont partis vers l’école après le souper, où ils suivaient ensemble un cours de bricolage de 19 h 30 à 20 h 30. Les deux garçons n’ont jamais été revus.
« Ça signifie le passage de mon fils et son compagnon. Ça prouve qu’on ne les oublie pas », a dit la mère de Sébastien, Christiane Sirois.
DES RÉPONSES
Mme Sirois cherche toujours des réponses 34 ans après la disparition irrésolue de son fils. Elle posait encore des affiches à Montréal la semaine dernière.
« Je suis prisonnier du silence... SVP Parlez! » est-il écrit sur la cinquantaine d’affiches avec la photo de son fils, posées dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Sirois a pris une collation avec son fils vers 16 h, le jour de son enlèvement. La disparition d’un autre enfant, Maurice Viens, 4 ans, avait alors fait les manchettes à la télévision. Il avait été enlevé plus tôt dans la journée, à Montréal.
« Mon fils [Sébastien] a dit que c’était sûr que Maurice Viens était mort. Il était conscient du danger », se souvient Mme Sirois.
« Il fallait que Sébastien revienne avec quelqu’un. Pas tout seul sur la rue. Il a disparu avec la personne qui était supposée le ramener chez nous », dit Mme Sirois.
Le corps de Wilton Lubin a été retrouvé un mois plus tard. Le garçon avait été poignardé, puis jeté dans le fleuve Saint-Laurent.
Le corps de Maurice Viens a aussi été retrouvé, mais pas celui de Sébastien Métivier.
PAS DE DEUIL
Mme Sirois n’a pas fait le deuil de son fils. Sans affirmer qu’il est vivant, elle continue d’espérer et n’accepte pas qu’il puisse être mort.
Elle consacre son énergie à son oeuvre de charité Les amis de Sébastien Métivier pour continuer à avancer.
Cette oeuvre offre une place au cimetière pour les enfants disparus.