Le Journal de Montreal

Des héros à ne pas oublier

Il y a 25 ans, trois policiers et un pilote décédaient dans un accident d’hélicoptèr­e à la chute Montmorenc­y

- DOMINIQUE LELIÈVRE

QUÉBEC | Vingt-cinq ans après l’écrasement d’un hélicoptèr­e ayant coûté la vie à trois policiers et à un pilote de la Sûreté du Québec, au pied de la chute Montmorenc­y à Québec, la douleur demeure vive pour la fille unique d’une victime qui se fait un devoir de souligner leur mémoire.

Le 25 octobre 1993, vers 10 h 30, Gaston Paradis, policier à la Sûreté du Québec (SQ), prenait place dans un hélicoptèr­e de la police provincial­e aux côtés de Paule Simard et d’Yvan Filteau, de la Sûreté municipale de Québec, l’ancêtre du Service de police de la Ville de Québec, et du pilote de la SQ Georges Doneys.

Les victimes, âgées de 33 à 58 ans, survolaien­t à basse altitude le secteur de la rivière Montmorenc­y pour tenter de retrouver un septuagéna­ire porté disparu, lequel a été retrouvé sans vie quelques jours après l’accident, quand les pales de l’appareil ont heurté l’un des câbles supportant le téléphériq­ue de la chute. Celui-ci avait été installé dans les mois précédents et n’était pas en fonction au moment du drame.

L’accident touche profondéme­nt le Québec et les policiers de tout le pays.

COMME SI C’ÉTAIT HIER

« Je me souviens de cette journée-là comme si c’était hier. C’était les élections, c’est la journée où Jean Chrétien est rentré au pouvoir. On était en journée pédagogiqu­e », se remémore la fille de Gaston Paradis, Catherine Paradis, qui n’avait que 12 ans à ce moment.

Ironiqueme­nt, son père avait délaissé les activités de filature et d’écoute électroniq­ue après sa naissance pour se concentrer sur des tâches moins dangereuse­s. Il cumulait tout près de 24 ans de service à la SQ. Il ne devait pas travailler ce matin-là, mais avait accepté de prendre la relève d’un collègue malade, raconte la femme aujourd’hui âgée de 37 ans.

« Je ne comprenais pas que je ne le reverrais plus jamais. Ç’a été long, faire mon deuil. Il fallait que je grandisse pour comprendre ce qu’était le décès de quelqu’un. Ç’a été très difficile, et pour ma mère aussi », dit celle qui est enfant unique.

SIX ORPHELINS DE PÈRE

Six enfants ont perdu un parent dans la tragédie. Mme Paradis est la plus jeune de tous.

« Ils [les victimes] sont partis ce matin-là dans le but d’aider ce monsieur de 76 ans qui était perdu dans le bois et ils ne sont jamais revenus du travail. Ils ont perdu la vie pour en sauver une autre et je trouve que c’est important que ça ne soit pas oublié », souligne Mme Paradis.

Le rapport du coroner qui s’est penché sur la mort de Gaston Paradis émet l’hypothèse que le pilote de l’hélicoptèr­e, qui était pourtant très expériment­é, a possibleme­nt été ébloui par le soleil. Il précise également que les câbles du téléphériq­ue n’étaient pas balisés. La thèse d’une défaillanc­e mécanique a été écartée.

 ??  ?? Yvan Filteau, 46 ans, Paule Simard, 33 ans, tous les deux policiers à la Sûreté municipale de Québec de l’époque, et Georges Doneys, 58 ans, pilote d’expérience à la SQ, ont également péri dans la tragédie. PHOTOS D’ARCHIVES 1
Yvan Filteau, 46 ans, Paule Simard, 33 ans, tous les deux policiers à la Sûreté municipale de Québec de l’époque, et Georges Doneys, 58 ans, pilote d’expérience à la SQ, ont également péri dans la tragédie. PHOTOS D’ARCHIVES 1
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 ??  ?? 1. L’hélicoptèr­e de la Sûreté du Québec s’est écrasé après avoir heurté un câble du téléphériq­ue, le 25 octobre 1993, ne laissant aucune chance aux quatre occupants. 2. Pas moins de 2000 policiers du Canada et même des ÉtatsUnis assistent aux funéraille­s des victimes, trois jours après les événements, à l’église Saint-Jean-Baptiste. Plusieurs dignitaire­s, dont le maire de Québec Jean-Paul L’Allier, sont présents. 3. Gaston Paradis, 44 ans, cumulait près de 24 ans de service à la SQ. Il agissait à titre d’opérateur aérien. L’opération visait à retrouver un septuagéna­ire qui manquait à l’appel depuis quelques jours. 3
1. L’hélicoptèr­e de la Sûreté du Québec s’est écrasé après avoir heurté un câble du téléphériq­ue, le 25 octobre 1993, ne laissant aucune chance aux quatre occupants. 2. Pas moins de 2000 policiers du Canada et même des ÉtatsUnis assistent aux funéraille­s des victimes, trois jours après les événements, à l’église Saint-Jean-Baptiste. Plusieurs dignitaire­s, dont le maire de Québec Jean-Paul L’Allier, sont présents. 3. Gaston Paradis, 44 ans, cumulait près de 24 ans de service à la SQ. Il agissait à titre d’opérateur aérien. L’opération visait à retrouver un septuagéna­ire qui manquait à l’appel depuis quelques jours. 3
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CATHERINE PARADIS Fille du policier Gaston Paradis

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