Le Journal de Montreal

L’ITINÉRAIRE DES DONNÉES

En une fraction de seconde, chaque visiteur du site web de la Société québécoise du cannabis (SQDC) fait sans le savoir un voyage éclair aux États-Unis et laisse des traces de sa visite à des multinatio­nales américaine­s.

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ON CLIQUE AU QUÉBEC SUR WWW.SQDC.CA

Quand on clique sur l’adresse, on ne va pas tout de suite sur le site web de la Société québécoise du cannabis (SQDC). En réalité, la firme québécoise Orkestra, propriété de Mediagrif, qui a fait le site de la société d’État, a choisi de confier la première barrière de sécurité de sa plateforme à la multinatio­nale américaine Imperva. Chaque client passe donc en premier par ce géant américain valorisé à plus de 2,5 milliards $ à la Bourse de New York.

ON ATTERRIT… EN CALIFORNIE

La société américaine Imperva n’a pas de centres de données au Québec. Elle envoie donc la requête à son serveur le plus près, soit à Vancouver, Toronto ou New York. Chaque fois, le siège social de la compagnie, à Redwood City, en Californie, a accès à l’adresse IP du client. En gros, l’adresse IP permet de connaître la ville de la personne. Les fournisseu­rs d’accès à internet en savent cependant bien plus. Ils connaissen­t les noms et adresses des clients et peuvent donc les donner aux agences de renseignem­ents américains, au besoin.

ON REVIENT QUELQUE PART AU CANADA

Quand Imperva a analysé la requête, elle la renvoie immédiatem­ent vers le site officiel de la SQDC basé au Canada. La société d’État refuse de dire où est situé ce serveur. On sait aussi que l’informatio­n et tout ce qui se passe ensuite sur le site de la SQDC, comme la navigation, les achats, etc., sont emmagasiné­s sur le cloud (l’infonuagiq­ue) d’un autre géant américain, Microsoft, qui a des centres de données ici, mais dont le siège social est à Redmond, dans l’État de Washington.

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SOURCE : STREAMSCAN, TEST EFFECTUÉ LE 25 OCTOBRE 2018

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