Le syndicat des Postes s’excuse à celui de la SAQ
Un facteur a franchi les lignes de piquetage
Le syndicat des employés de Postes Canada a présenté hier ses excuses à celui de la Société des alcools du Québec après qu’un de ses membres a été vu franchissant les lignes de piquetage devant des grévistes de la SAQ.
L’image, tirée d’un reportage vidéo diffusé sur le site de Radio-Canada vendredi dernier, a circulé toute la fin de semaine sur internet et semble avoir mis dans l’embarras le syndicat des postiers.
On y voit un employé de Postes Canada en tenue de travail sortant d’une succursale de la SAQ, sous les applaudissements ironiques d’un groupe de grévistes de la Société des alcools du Québec.
Comme les syndiqués de la SAQ, ceux des Postes mènent des grèves tournantes pour obtenir de meilleures conditions de travail depuis la mi-octobre.
LETTRE D’EXCUSES
La présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a tenu hier à adresser ses excuses au Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB-SAQ).
« Ce geste est inacceptable en tout temps et encore plus maintenant [...] vous nous en voyez désolés », a écrit Lyse-Line Glineau, sans cibler l’employé de la vidéo et préférant évoquer les actions de « plusieurs membres » de son syndicat ayant franchi des lignes de piquetage.
« C’est sûr que sur le coup, c’est regrettable, a déclaré au Journal Simon Desjardins, vice-président intérim du SEMBSAQ. Cela étant dit [...] le syndicat [des postes] nous supporte et c’est ça que ça nous prend pour être rassurés. »
PAS AVANT LA FIN DE L’ANNÉE
Fin septembre, les employés de la SAQ, qui sont sans convention collective depuis mars 2017, ont voté pour 18 journées de grève qui seront utilisées au moment jugé opportun par le syndicat. Ils en ont déjà effectué neuf.
Selon Simon Desjardins, même si les négociations avancent bien, il est peu probable qu’une nouvelle convention soit adoptée avant la fin de l’année.
En ce qui concerne la situation à Postes Canada, la ministre fédérale des Services publics et de l’Approvisionnement, Carla Qualtrough a laissé entendre hier qu’Ottawa pourrait recourir à une loi spéciale si le syndicat et la partie patronale ne parvenaient pas à s’entendre rapidement.