Les PME prônent la retraite à 67 ans
Elles croient que ce report de deux ans aiderait à contrer la pénurie de main-d’oeuvre
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) propose de repousser l’âge légal de la retraite à 67 ans pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre.
Le débat est relancé. Le Québec doit-il repousser l’âge de la retraite pour avoir accès à un plus grand bassin de travailleurs ? Selon la FCCQ, qui représente plus de 50 000 entreprises au Québec, la réponse est oui.
Parmi les recommandations du rapport Les travailleurs expérimentés : un potentiel sous-exploité, qui sera dévoilé aujourd’hui, on suggère « d’envisager de repousser l’âge de la retraite » afin que « le Québec s’arrime aux autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) », dont la majorité préconise l’âge de 67 ans.
Par conséquent, il faudrait retarder l’admissibilité à la rente anticipée de la Régie des rentes du Québec (RRQ), qui est jugée trop attrayante par la FCCQ, pour la faire passer de 60 à 62 ans. Le rapport cite l’exemple de la Finlande qui a choisi de fermer progressivement les dispositifs de retraite précoce.
ATTENDRE À PLUS TARD
« On ne dit pas aux gens qu’ils doivent prendre leur retraite plus tard. On dit que, pour un certain nombre de travailleurs qui pourraient avoir le goût de rester sur le marché du travail, il y aurait intérêt d’attendre un peu plus tard », affirme Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ.
« L’idée n’est pas de forcer les gens parce que ce n’est pas tout le monde qui a le même métier et la même santé. L’idée, c’est de trouver des mesures qui inciteraient les gens à prendre leur retraite plus tard », a-t-il ajouté.
Le fait de rester sur le marché du travail au-delà de l’âge de 65 ans doit rester un choix et non une obligation, estime pour sa part Clovis Faucher, 70 ans, préposé au chargement et à l’expédition dans une quincaillerie Canac de la région de Québec.
« Ceux qui aiment encore leur travail et qui sont en forme sont mieux de continuer à travailler. J’ai plusieurs amis qui sont tombés malades quand ils ont arrêté », a-t-il confié.
HORAIRES FLEXIBLES
Côtoyer d’autres personnes contribue à son plaisir de travailler, ajoute M. Faucher. De plus, il bénéficie d’horaires flexibles, une mesure qui est encouragée par la FCCQ.
Dans un contexte où le Québec devrait poursuivre sa croissance économique, la FCCQ estime que le « déséquilibre » entre l’offre et la demande aura pour effet de stimuler une forte compétition pour recruter les travailleurs expérimentés.