La Caisse de dépôt injecte 200 millions $ dans Plusgrade
La start-up montréalaise est désormais évaluée à plus de 600 millions de dollars
Après ses 75 millions $ dans Hopper, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) investit 200 millions $ dans Plusgrade, une autre start-up de voyage qui aidelescompagniesaériennesà écouler leurs invendus.
« La Caisse est québécoise. Elle a une portée mondiale, alors le mariage était parfait », lance au Journal Ken Harris, fondateur et chef de la direction de Plusgrade, dont le siège social est à Montréal.
Fondée en 2009, Plusgrade a inventé un outil permettant aux compagnies aériennes de mieux gérer leur inventaire. Grâce à son logiciel, Air Canada et Lufthansa peuvent mettre aux enchères des sièges non vendus et engranger de juteux profits.
NOUVEAUX MARCHÉS
En plus des compagnies aériennes, Plusgrade a commencé à pénétrer le mar- ché lucratif des croisières.
Elle veut maintenant s’attaquer à celui des hôtels.
« On veut amener notre magie dans d’autres industries », résume son PDG, Ken Harris.
D’ici l’an prochain, Plusgrade veut faire passer son nombre d’employés de 70 à 120 pour poursuivre sa croissance, toujours en gardant son siège social à Montréal, jure son patron.
« Plusgrade a créé son propre marché », analyse le vice-président, Grandes Entreprises, pour la Caisse, Justin Méthot, convaincu que la jeune entreprise québécoise a le vent dans les voiles.
Dans cette transaction de 200 millions $, la Caisse achète en partie les actions de la firme américaine TA Associates, toujours actionnaire de Plusgrade.
GOÛT DU VOYAGE
C’est n’est pas la première fois que le bas de laine des Québécois met ses oeufs dans une start-up de voyage.
Ces deux dernières années, la Caisse a mis 75 millions $ dans l’application Hopper, capable de prédire le prix des billets d’avion en avertissant les voyageurs des baisses.
Avec Plusgrade, elle s’attaque cette fois au marché des transporteurs souhaitant faire plus d’argent en proposant à leurs clients d’opter pour de meilleurs sièges.
PAS DE CONTRADICTION
Même si la Caisse investit en même temps dans une application qui aide les acheteurs à obtenir les meilleurs prix de billets d’avion (Hopper) et dans une autre qui permet plutôt aux vendeurs d’engranger plus de profits (Plusgrade), elle n’y voit aucune contradiction.
« On ne voit pas ça comme étant contradictoire. On voit ça comme étant complémentaire. Ce sont deux modèles différents », conclut M. Méthot, qui souligne que ces jeunes entreprises interviennent à des moments différents du processus d’achat.