Ils font des miracles avec les parents
Grâce aux intérêts sur la taxe scolaire, une école se paie l’aide cruciale d’une intervenante communautaire, qui peut créer des ponts avec les parents allophones.
Le rendez-vous à l’école a lieu à 17 h 15. Il faut donc écrire « 5 h 15 » dans la lettre de convocation aux parents s’ils ne parlent pas français, explique Marie Péloquin, directrice de l’école Barthélémy-Vimont.
Elle sait cela grâce à Ghislaine Paiement, l’intervenante communautaire qu’elle partage avec une autre école du quartier.
« Elle fait des miracles », dit la directrice.
25 MANTEAUX
Par exemple, Mme Paiement a recueilli des manteaux d’hiver pour 25 enfants dont les familles n’avaient pas les moyens de s’en procurer.
Il faut trouver un interprète à la dernière minute pour discuter avec des parents qui ne parlent ni français ni anglais ? Mme Paiement s’en occupe.
« Sans elle, ce serait vraiment difficile », soupire Mme Péloquin. Autrement que par l’allocation de la taxe scolaire, il est impossible d’avoir ce service, qui n’existe pas dans les catégories du ministère, explique-t-elle.
FLEXIBILITÉ
Actuellement, les écoles qui bénéficient de cette allocation décident elles-mêmes ce qu’elles font avec l’argent.
Mme Péloquin espère que si le ministère la compense, ce soit avec la même flexibilité.
Car les milieux défavorisés ne sont pas tous identiques : avec des élèves qui viennent en grand nombre du Pakistan et de l’Inde et pour qui le français est la troisième langue, la réalité de Parc-Extension n’est pas la même que celle de Hochelaga ou Côte-des-Neiges, remarque l’orthophoniste Maria Cecilia Gomez.
Le ministère de l’Éducation préfère ne pas commenter avant le dépôt du projet de loi sur la réforme de la taxe scolaire.