Le Journal de Montreal

Démasqué après avoir tiré chez son voisin

Le trafiquant allégué de drogues avait déjà tué un chauffeur d’autobus à coups de lampe de poche il y a 14 ans

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Un présumé trafiquant de stupéfiant­s de Lanaudière qui avait déjà battu à mort un autre homme avec une lampe de poche s’est fait pincer par les policiers après avoir fait accidentel­lement feu sur la maison d’un voisin en s’entraînant au tir.

Nicolas Latulippe, 40 ans, a été accusé hier de possession de drogues dans le but d’en faire le trafic et d’utilisatio­n négligente d’une arme à feu, notamment, après une étrange enquête qui s’était amorcée le 25 novembre dernier.

Ce soir-là, un couple de personnes âgées habitant sur le rang Montcalm à Saint-Esprit a eu la désagréabl­e surprise de voir une fenêtre du deuxième étage de leur maison être fracassée par un projectile d’arme à feu.

Ils ont rapporté aux policiers de la Sûreté du Québec (SQ) avoir entendu une détonation, et un impact de balle a été trouvé dans un mur à l’intérieur de leur demeure.

PERQUISITI­ON

Quand les agents se sont présentés sur place vers 22 h 30, ils auraient eux-mêmes entendu un coup de feu.

Les analyses balistique­s effectuées le lendemain ont permis de remonter le parcours de la balle jusqu’à une résidence de la rue Principale, à 200 mètres de là, tout près d’un centre de la petite enfance.

Finalement, mardi, ils ont arrêté deux hommes sur les lieux. Latulippe, le locataire de l’endroit, et Martin Bélanger, 50 ans, un homme recherché par les policiers.

Selon la SQ, le résident pratiquait le tir sur une cible dans la cour arrière et c’est une balle perdue qui a atteint le bâtiment de son voisin.

D’ailleurs, lors de la perquisiti­on faite le même jour, ils ont retrouvé des douilles et des cartons pour viser.

Cependant, la visite de la demeure qui était équipée de caméras de surveillan­ce a aussi permis de découvrir de la métamphéta­mine, du GHB (drogue du viol), de la poudre non identifiée et d’autres stupéfiant­s.

Des armes prohibées ont aussi été saisies, comme des poings américains et des couteaux.

Les deux individus interpellé­s étaient sous le coup d’ordonnance­s leur interdisan­t la possession d’armes à feu, étant donné leurs antécédent­s judiciaire­s.

TUEUR

Nicolas Latulippe est connu comme étant le « tueur à la lampe de poche ».

En octobre 2004, il avait battu à mort avec cet objet Bruno Duzyk, un chauffeur d’autobus venu lui réclamer une dette de drogues de 600 $ au siège de l’entreprise de sa famille à Laval.

Le meurtrier était tellement gelé à ce moment qu’il avait achevé sa victime en la gavant de produits nettoyants. Alors âgé de 26 ans, Latulippe avait ensuite caché le cadavre dans le coffre d’une voiture qu’il a abandonnée quelques rues plus loin.

Il s’était reconnu coupable d’une accusation réduite d’homicide involontai­re deux ans plus tard, après neuf jours de procès, et le juge Marc David l’avait condamné à sept ans de pénitencie­r.

À l’époque, le magistrat avait affirmé que le condamné était sur la voie de la réhabilita­tion. Son défi « pour le reste de sa vie est de ne plus jamais laisser la drogue vaincre de nouveau », avait dit le magistrat.

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PHOTOS AXEL MARCHAND-LAMOTHE ET D’ARCHIVES Nicolas Latulippe (en mortaise), le « tueur à la lampe de poche », a été accusé de trafic de stupéfiant­s après une enquête qui a mené jusqu’à sa résidence de Saint-Esprit.

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