Le Journal de Montreal

Le meilleur ami des victimes

Sundae, un chien policier, a aidé trois fillettes à raconter au juge l’enfer que leur aurait fait vivre l’ex-conjoint de leur mère.

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ROBERVAL | Des enfants qui ont vécu des événements terrifiant­s ont réussi à raconter à un juge l’enfer que leur aurait fait vivre l’ancien conjoint de leur mère grâce à la présence de Sundae, un chien policier.

L’horreur dans lequel auraient été plongées trois fillettes de 6, 8 et 9 ans du Lac-Saint-Jean donne froid dans le dos. Agressions sexuelles complètes, attoucheme­nts, tentatives d’étrangleme­nt avec une corde, séquestrat­ions et menaces de se faire découper en rondelle ne sont que quelques détails qu’elles ont dû raconter devant le juge depuis mardi.

Pour les aider à parler et à affronter leur présumé agresseur, elles ont pu compter sur l’aide de Sundae, un chien-soutien labernois de la Sûreté du Québec. Celui-ci est entraîné pour sécuriser et apaiser des personnes qui souffrent d’un traumatism­e.

APAISEMENT

Mercredi au palais de justice de Roberval, Juliette (nom fictif), six ans, portait sa plus belle robe pour témoigner devant le juge de la Cour du Québec, Michel Boudreault. Dans sa petite main, elle serrait très fort la laisse de Sundae. Elle a souri et s’est assise dans le box des témoins pour répondre aux questions des procureurs.

Son présumé agresseur était placé derrière des panneaux pour éviter que la petite le voie. La femelle de trois ans s’est couchée à ses pieds et elle est demeurée liée à l’enfant par sa laisse. Le maître-chien Gilbert Lemelin, qui est un enquêteur en soutien aux victimes de la SQ, était assis tout près de la gamine pour dicter des commandeme­nts au besoin.

ELLE CRAQUE

Hantée par la douleur et les souvenirs, la fillette a éclaté en sanglots. Le chien d’assistance s’est alors levé et a déposé sa patte sur l’enfant pour la rassurer. Il a couché sa tête sur ses genoux. Juliette a alors caressé l’animal et a pu poursuivre son difficile, mais nécessaire témoignage. Elle a récité le véritable calvaire qu’elle aurait vécu pendant deux ans.

À un moment donné, elle a craqué. Elle n’en pouvait plus des questions du procureur de la défense.

Elle a donc quitté la salle d’audience et s’est réfugiée dans un petit cubicule adjacent à la salle d’audience.

« L’enfant fondait en larmes. Elle refusait de retourner dans la salle. J’ai réussi à convaincre la petite en lui offrant de placer Sundae à sa portée », mentionne Gilbert Lemelin. Ce dernier est convaincu que Sundae a souvent permis à des victimes de trouver le courage de raconter leur histoire et d’ainsi éviter que des procès avortent (voir autre texte).

La petite s’est assise par terre, le chien dans ses bras, pour reprendre ses esprits. On lui a proposé de placer Sundae à sa hauteur pour qu’elle puisse finir de répondre au contre-interrogat­oire. Elle a complété son récit en caressant l’animal. Le procès a duré toute la semaine et doit se terminer aujourd’hui au palais de justice de Roberval. Sundae a accompagné les trois présumées victimes.

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PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON Le chien Sundae étaient présents pour la première fois dans une cause au Lac-Saint-Jean.

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