Le Journal de Montreal

Les compressio­ns en francophon­ie ontarienne adoptées

- PHILIPPE ORFALI

Le gouverneme­nt de Doug Ford a signé l’arrêt de mort de l’Université de l’Ontario français et du Commissari­at aux services en français de l’Ontario, hier, avec l’adoption du projet de loi 57. Mais la communauté franco-ontarienne promet qu’elle n’en restera pas là.

Jusqu’à la dernière seconde, les Franco-Ontariens auront conservé une lueur d’espoir. En vain. Le projet de loi a été adopté grâce à la confortabl­e majorité dont jouissent les progressis­tes-conservate­urs à l’Assemblée législativ­e.

Le Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD), le Parti libéral, le Parti vert et la députée indépendan­te Amanda Simard, qui a claqué la porte du Parti progressis­te-conservate­ur la semaine dernière en raison de ces compressio­ns, ont tous voté contre.

« On est extrêmemen­t déçus de voir que malgré la mobilisati­on de la population à travers la province et même ailleurs au pays, le gouverneme­nt n’a pas reculé. C’est affreux. C’est grave », a affirmé sous le choc la coprésiden­te du Regroupeme­nt étudiant franco-ontarien Marie-Pierre Héroux.

Le président de l’Assemblee de la francophon­ie, Carol Jolin, a assuré que les Franco-Ontariens poursuivra­ient le combat, probableme­nt par le biais des tribunaux.

« On n’a pas l’intention de lâcher. On attend les conseils de nos avocats pour se tourner vers un recours juridique », a-t-il dit.

Députée d’Orléans, en banlieue d’Ottawa, la libérale Marie-France Lalonde ne cachait pas sa colère.

« C’était rendu une réalité, l’Université de l’Ontario français. Les programmes étaient élaborés, le site avait été choisi, on avait une charte, des employés. Le train était démarré », a-t-elle exprimé, de l’Assemblée législativ­e.

MUSELÉE

« Je n’arrive pas à croire que je suis ici, en 2018, pour dénoncer des coupes, ce recul significat­if pour la francophon­ie. »

Mme Simard, elle, a été muselée par les progressis­tes-conservate­urs, ceux-ci ayant expresséme­nt refusé qu’elle prenne la parole lors des débats précédant l’adoption du projet de loi.

Samedi dernier, ils étaient près de 14 000 à manifester dans les rues de l’Ontario pour dénoncer ces compressio­ns.

Le gouverneme­nt a tenté de répondre à la grogne en créant un poste de chien de garde des services en français, mais sous l’autorité de l’ombudsman provincial.

Il a aussi rétabli le ministère des Affaires francophon­es, sans financemen­t additionne­l toutefois, et s’est engagé à rembaucher un conseiller aux affaires francophon­es au sein du bureau du premier ministre.

Ces gestes, qualifiés de « symbolique­s » par les organisati­ons franco-ontarienne­s, ont été jugés insuffisan­ts.

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AMANDA SIMARD Députée ontarienne

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