Les compressions en francophonie ontarienne adoptées
Le gouvernement de Doug Ford a signé l’arrêt de mort de l’Université de l’Ontario français et du Commissariat aux services en français de l’Ontario, hier, avec l’adoption du projet de loi 57. Mais la communauté franco-ontarienne promet qu’elle n’en restera pas là.
Jusqu’à la dernière seconde, les Franco-Ontariens auront conservé une lueur d’espoir. En vain. Le projet de loi a été adopté grâce à la confortable majorité dont jouissent les progressistes-conservateurs à l’Assemblée législative.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD), le Parti libéral, le Parti vert et la députée indépendante Amanda Simard, qui a claqué la porte du Parti progressiste-conservateur la semaine dernière en raison de ces compressions, ont tous voté contre.
« On est extrêmement déçus de voir que malgré la mobilisation de la population à travers la province et même ailleurs au pays, le gouvernement n’a pas reculé. C’est affreux. C’est grave », a affirmé sous le choc la coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien Marie-Pierre Héroux.
Le président de l’Assemblee de la francophonie, Carol Jolin, a assuré que les Franco-Ontariens poursuivraient le combat, probablement par le biais des tribunaux.
« On n’a pas l’intention de lâcher. On attend les conseils de nos avocats pour se tourner vers un recours juridique », a-t-il dit.
Députée d’Orléans, en banlieue d’Ottawa, la libérale Marie-France Lalonde ne cachait pas sa colère.
« C’était rendu une réalité, l’Université de l’Ontario français. Les programmes étaient élaborés, le site avait été choisi, on avait une charte, des employés. Le train était démarré », a-t-elle exprimé, de l’Assemblée législative.
MUSELÉE
« Je n’arrive pas à croire que je suis ici, en 2018, pour dénoncer des coupes, ce recul significatif pour la francophonie. »
Mme Simard, elle, a été muselée par les progressistes-conservateurs, ceux-ci ayant expressément refusé qu’elle prenne la parole lors des débats précédant l’adoption du projet de loi.
Samedi dernier, ils étaient près de 14 000 à manifester dans les rues de l’Ontario pour dénoncer ces compressions.
Le gouvernement a tenté de répondre à la grogne en créant un poste de chien de garde des services en français, mais sous l’autorité de l’ombudsman provincial.
Il a aussi rétabli le ministère des Affaires francophones, sans financement additionnel toutefois, et s’est engagé à rembaucher un conseiller aux affaires francophones au sein du bureau du premier ministre.
Ces gestes, qualifiés de « symboliques » par les organisations franco-ontariennes, ont été jugés insuffisants.