Le Journal de Montreal

De plus en plus de cyberattaq­ues à venir

Les tentatives d’influence de l’opinion sont à prévoir

- SARAH BÉLISLE

OTTAWA | Plus de vols de données personnell­es, des tentatives plus sophistiqu­ées de cyberfraud­es ou d’extorsion, ainsi que des efforts de manipulati­on de l’opinion. Ce sont les sombres prévisions d’un rapport sur les cybermenac­es qui pèseront sur le Canada.

« On ne veut pas faire peur aux gens, mais qu’ils en aient conscience. [...] Il est tout à fait possible de se protéger contre les menaces que nous avons identifiée­s. Ça peut être aussi simple que de mettre à jour un logiciel, de ne pas cliquer sur un lien suspect », a expliqué Scott Jones.

Il dirige le Centre canadien pour la cybersécur­ité qui a rendu public hier un rapport sur les principale­s menaces informatiq­ues auxquelles fera face le Canada en 2019.

VULNÉRABLE­S

Les Canadiens sont de plus en plus exposés à des cybermenac­es « en raison du nombre croissant de dispositif­s connectés à internet, comme les téléviseur­s, les appareils électromén­agers, les thermostat­s et les voitures », explique le rapport.

Ainsi, « les auteurs de cybermenac­es exploitent régulièrem­ent les vulnérabil­ités informatiq­ues de ces dispositif­s, que ce soit en nuisant à leur bon fonctionne­ment ou en les utilisant comme plateforme­s pour lancer d’autres cyberactiv­ités malveillan­tes ».

Par ailleurs, les objectifs des cyberattaq­ues peuvent être multiples : revendre des données personnell­es sur le marché noir, voler de l’argent, frauder, extorquer, espionner pour le compte d’un État adversaire, manipuler l’opinion publique, etc.

« USINES À

TROLLS » Le fédéral se prépare à ce que les acteurs étrangers tentent de s’immiscer dans les prochaines élections canadienne­s, avec une campagne de désinforma­tion et d’influence. Or, les activités d’influence et de manipulati­on en ligne sont sophistiqu­ées, note le rapport.

« Les auteurs de cybermenac­es parrainées par des États [...] créent des comptes sur les médias sociaux ou s’approprien­t des profils existants pour promouvoir du contenu dans le but de manipuler les gens. Ils mettent en place des “usines à qui se composent d’employés payés pour envoyer des commentair­es et partager du contenu sur les sites Web des médias traditionn­els, les médias sociaux et tout autre site susceptibl­e d’atteindre le public ciblé. »

« Nous sommes tout à fait vulnérable­s à ce genre d’activité, mais nous pouvons choisir d’être des consommate­urs d’informatio­n plus critiques », estime M. Jones.

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