Série de surdoses dans une école
Deux mineurs ont été arrêtés en lien avec l’affaire
Des parents d’une école secondaire de Vaudreuil-Dorion n’osent plus envoyer leurs enfants en classe en raison des drogues qui y circulent en abondance et qui ont provoqué une série de surdoses et d’hospitalisations ces derniers jours.
« Si cela continue, il va y avoir un drame, c’est certain », soutient Véronique Myette, dont les deux adolescents de 14 et 15 ans sont tous deux scolarisés à l’école de la Cité-des-Jeunes de Vaudreuil-Dorion.
D’après les informations recueillies par Le Journal, l’établissement est devenu le théâtre d’un trafic de drogues intense depuis plusieurs mois.
De la cocaïne, du LSD, de la MDMA et d’autres substances chimiques y circuleraient en grandes quantités, d’après le témoignage de certains élèves.
XANAX
La situation semble avoir empiré depuis une quinzaine de jours, au point que plusieurs adolescents ont dû être hospitalisés après avoir fait des surdoses.
« Lundi dernier, je suis rentré à la maison et j’ai trouvé mon fils complètement scrappé, témoigne un père de famille qui a demandé à rester anonyme. Il avait les yeux à moitié fermés et pouvait à peine parler. Je l’ai emmené à l’hôpital, et ils m’ont dit qu’il avait pris du Xanax. »
Ce médicament d’ordonnance de la famille des anxiolytiques est un antidé- presseur qui permet de diminuer l’anxiété.
Il est parfois consommé de manière récréative pour les sentiments de détente et d’euphorie qu’il procure. Des élèves de l’école secondaire de la Cité-des-Jeunes ont expliqué au Journal que le comprimé de Xanax se vend pour environ 5 $ aux abords de l’établissement.
« Je n’ose pas envoyer mon enfant en classe parce que je ne sais pas ce qu’on va encore lui proposer comme drogue », explique le père rencontré par Le Journal.
Véronique Myette avait elle aussi fait le choix de garder ses deux enfants chez elle, hier, après les avoir surpris intoxiqués à plusieurs reprises au cours des dernières semaines.
ENQUÊTE
Contactée par Le Journal, la direction de l’établissement n’a pas souhaité répondre à nos questions.
De son côté, la Sûreté du Québec a indiqué être au courant d’un problème de consommation dans les écoles du secteur et avoir ouvert une enquête.
« Encore [jeudi] soir, on nous a signalé deux jeunes en inconfort, a expliqué la sergente et porte-parole Ingrid Asselin. Depuis une quinzaine de jours, on a fait plusieurs rencontres avec les jeunes et aussi avec les directions de plusieurs établissements. »
La SQ a indiqué en fin de soirée au Journal que deux mineurs avaient été arrêté en lien avec cette affaire hier et étaient interrogés.
« Un rapport sera soumis au procureur », a précisé le sergent Claude Denis.