Le Journal de Montreal

60 ANS ET FLAMBANT NEUVE

- FRÉDÉRIC MERCIER

La Chevrolet Bel Air n’a pas été construite pour aboutir dans un musée. Sauf que certains collection­neurs en ont décidé autrement.

Certes, la Bel Air a marqué les années 1950 et 1960, devenant même un symbole de son époque. Si bien que ce véhicule destiné au grand public est devenu avec le temps un objet de désir de toute une génération d’automobili­stes nostalgiqu­es.

C’est le cas de Dany Chabot, dont la Chevrolet Bel Air 1957 n’affiche que 2100 milles au compteur. Oui, vous avez bien lu. Plus de 60 ans après sa sortie de l’usine, elle n’a pas encore fini sa période de rodage !

SOUVENIRS D’ENFANCE

Comme bien des propriétai­res de voitures anciennes, la passion de Dany Chabot remonte à l’enfance. « Quand j’étais un petit gars, ç’a toujours été une bagnole que j’aimais », relate-t-il à propos de la Bel Air, avouant avoir un faible pour les modèles de 1957 en particulie­r.

Puis, en vieillissa­nt, le rêve est un jour devenu réalité. Le résident de Valcartier s’est acheté une Bel Air. Et une 1957, à part ça. Sauf qu’un seul modèle ne lui suffisait pas. En plus de la version berline, Dany Chabot rêvait d’ajouter une Bel Air décapotabl­e de la même année à son humble collection.

Un beau jour, il est tombé sur le bolide tant recherché. Et pas n’importe lequel. « Je l’ai achetée d’un collection­neur. Elle avait seulement 689 milles à l’époque, évoque Dany Chabot. Ce n’est vraiment pas beaucoup de millage », ajoute-t-il en riant.

Effectivem­ent, une Bel Air des années 1950 avec aussi peu de vécu, vous n’en verrez pas tous les jours. Dany Chabot explique que le véhicule a été importé des États-Unis il y a une dizaine d’années par le collection­neur à qui il l’a acheté.

Ça fait environ six ans qu’il en est propriétai­re, mais Dany Chabot se souvient encore clairement du moment où il a vu la jolie Bel Air pour la première fois. « L’ancien propriétai­re était un ami de mon beau-père. C’est comme ça que je me suis retrouvé là-bas. Et quand j’ai vu la Bel Air, je la voulais absolument », se rappelle-t-il avec enthousias­me.

Sous le capot, la beauté américaine est équipée d’un V8 de 283 pouces cubes, le plus puissant qui était proposé à l’époque, avec ses quelque 280 chevaux. Ce moteur, que Chevrolet appelait le « Super Turbo Fire V8 », était d’ailleurs partagé avec une certaine Corvette.

« C’est un moteur que j’avais toujours vu dans les revues. C’était vraiment quelque chose de le voir en vrai », se remémore l’heureux propriétai­re.

FAITE POUR ROULER

Malgré le kilométrag­e à peu près inexistant de sa Bel Air, Dany Chabot ne l’a pas achetée pour la stationner dans un garage. « Je l’ai achetée parce que je veux la rouler », assure-t-il.

Sauf qu’il a vite réalisé qu’une voiture de cet âge qui a vu si peu d’asphalte ne peut pas reprendre la route du jour au lendemain sans embûches.

« Une voiture qui n’a pas roulé, c’est très dommageabl­e, convient-il. J’ai dû remplacer les pneus et le réservoir d’essence, refaire les carburateu­rs, changer les freins puis tous les fils électrique­s », énumère-t-il. Le toit en vinyle, usé par le temps, a dû aussi être restauré.

Maintenant, Dany Chabot profite de ses étés et des jolies routes de sa région pour se payer du bon temps à bord de ce bolide.

Celui-là même qui le faisait rêver quand il était petit gars.

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