Une révélation à Vegas
LAS VEGAS | Luguentz Dort n’est pas débarqué en véritable inconnu à Las Vegas. Il s’y est pointé comme l’un des artisans des succès des Sun Devils d’Arizona State.
Avec le meneur Remy Martin et l’ailier Kimani Lawrence, Dort complète un trio capable de faire des ravages sur le parquet. Jusqu’au moment d’affronter hier soir le Wolf Pack du Nevada, 10e au classement national de la NCAA, les Sun Devils affichaient un dossier parfait de sept victoires.
Le rendement du Montréalais de 19 ans explique en partie les nombreuses raisons de ce resplendissant début de saison. À 6 pi 4 po, il n’est pas parmi les plus grands, mais il n’est pas intimidé à foncer au panier avec puissance. Les observateurs le perçoivent comme un garde fluide, persévérant et hargneux capable de faire le travail autour du panier. Ses qualités athlétiques l’aident à se signaler en défense en ne reculant surtout pas devant ses adversaires, souvent plus grands.
Il n’est donc pas étonnant qu’il n’ait pas tardé à se faire des amis et des complices dans le vestiaire de l’Arizona. Non seulement il démontre une attitude exemplaire, mais en transpirant de confiance, il inspire ses coéquipiers.
LE MEILLEUR À VENIR
« Il est très impressionnant à regarder, a affirmé Lawrence qui marque en moyenne 15,4 points par match à sa deuxième saison en Arizona. Les gens le voient depuis peu, mais je suis témoin de son talent depuis cet été. Il est capable de tout faire. Il s’est amélioré et il peut aller encore plus loin. C’est ce qui fait peur. C’est une recrue qui joue comme un vétéran. »
Les débuts fracassants de Dort ne sont donc pas une surprise pour ceux qui le côtoient à l’entraînement depuis l’été. « Il est tellement hargneux. C’est une recrue et il ne recule devant personne, témoigne le meneur, Remy Martin. Il est capable de marquer de n’importe quel endroit sur le terrain, peu importe la façon qu’il s’y pend. Ce début de saison, c’est le fruit de son travail cet été. »
L’entraîneur Bobby Hurley est un personnage dans la NCAA. Double champion national en 1991 et 1992, il a joué cinq saisons dans la NBA.
« Depuis le début de ma carrière, je n’ai jamais été aussi excité de diriger un joueur dès son arrivée dans l’équipe, a laissé tomber Hurley avec tout son sérieux en entrevue avec le Journal.
C’est tout un compétiteur, poursuit-il. C’est encore un bébé, mais un puissant bébé ! Il tombe directement dans notre style de jeu. Il apprendra le positionnement. Il ne le voit pas encore avec ses habiletés, mais nous on le voit. On n’a pas bénéficié très souvent d’un gars comme lui. Je sais qu’il veut s’améliorer et qu’il est prêt à écouter. »
Même s’il ne fait que ses premiers pas dans la NCAA, Hurley n’hésite pas à lui confier d’importants rôles. Il attaque, crée des jeux et va en mission défensive face aux plus redoutables rivaux.
« Dieu lui a donné énormément de talents, signale l’entraîneur. Il est dur et résistant. Il est rapide dans ses mouvements. Il démontre une belle attitude et une grande fierté pour jouer en défense. Il montre qu’il peut faire les gros jeux. C’est la raison pour laquelle il est si en avance sur son âge. »
Dans un encan qui ne regorgera pas d’espoirs remplis de sa trempe à la position de garde, il n’a pas raté sa chance de livrer une bonne première impression dès son entrée dans la NCAA. La suite de la saison s’annonce toute aussi spectaculaire.