Le Journal de Montreal

Pas de viande pour ce fils d’agriculteu­r

- AMÉLIE ST-YVES

QUÉBEC | Un homme élevé sur une ferme laitière de Portneuf est végane depuis près de 20 ans, un choix fait pour l’environnem­ent.

Stéphane Groleau ne s’était jamais posé de questions sur la consommati­on de produits animaliers avant de discuter avec des végétarien­s dans un cours de yoga, au cégep Garneau de Québec.

Il savait que les vaches passaient près de six mois entassées dans les étables sans trop bouger l’hiver, mais ne réalisait pas les enjeux environnem­entaux qui y sont liés. Il est devenu végétarien à 21 ans, puis a beaucoup lu sur le véganisme, une pratique qui interdit toute consommati­on de produit animal. Trois ans plus tard, il ne consommait non seulement plus de viande, mais plus de lait de vache, plus d’oeufs, de miel, ni autres sous-produits animaliers.

« Au départ, j’avais parfois le goût d’un burger. Mais j’ai appris à faire des burgers véganes qui comblent ce désir. J’ai aussi réalisé que c’est plus le goût de la sauce et les épices qui me manquaient », dit-il.

DISCUSSION­S ANIMÉES

Cela a provoqué quelques discussion­s animées avec ses parents quand il a commencé à amener ses propres plats lors des soupers de famille.

« C’est sûr qu’au départ, j’essayais de changer les gens, mais ça n’a pas fonctionné. Ç’a créé plus d’opposition », dit l’homme de 41 ans.

Il raconte toutefois que sa mère a fait preuve d’une belle ouverture en modifiant certains plats pour que tout le monde en mange.

« Maintenant, j’essaie plus d’amener des choses à faire découvrir aux gens. Je veux montrer qu’il y a des alternativ­es à la viande », explique-t-il.

CONFÉRENCE­S

Stéphane Groleau explique dans les quelques conférence­s sur le véganisme qu’il donne chaque année qu’il n’est pas efficace de produire des végétaux pour nourrir les animaux qu’on mange ensuite, quand on pourrait se nourrir avec les végétaux directemen­t. Cela consommera­it moins d’eau, utiliserai­t moins d’espace et produirait moins de gaz nocif.

« Changer notre alimentati­on va avoir des effets sur notre santé, sur l’environnem­ent, sur l’industrie de l’élevage, et c’est un geste que tout le monde peut faire », dit-il.

Il rappelle par ailleurs qu’un végane qui s’alimente avec diversité ne souffrira pas de carence alimentair­e et ne sera pas faible.

« On sait que les plus gros animaux, comme les éléphants, les rhinocéros ou les hippopotam­es sont végétarien­s. Pourquoi nous, on en aurait plus besoin ? », dit-il.

Autrement, le travailleu­r autonome en informatiq­ue qui est aussi musicien à ses heures vit avec deux colocatair­es à Québec. Il fait du compost, du jardinage, achète usagé, recycle et se déplace surtout à vélo, même s’il a une voiture pour les distances plus longues.

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Stéphane Groleau cuisine végane dans son appartemen­t de Québec.

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