Le Journal de Montreal

DE LA GLOIRE À L’ABÎME

Moins de quatre ans après avoir remporté la coupe Stanley, les Blackhawks croupissen­t dans les bas-fonds

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

CHICAGO | Il n’y a pas si longtemps, on qualifiait les Blackhawks de dynastie des temps modernes avec des conquêtes de la coupe Stanley en 2010, 2013 et 2015. Trois années de champagne en six ans. Cette époque est révolue.

Éliminés au premier tour des séries en 2017 par les Predators de Nashville, les Hawks n’ont pas participé au bal printanier la saison dernière. Et à moins d’un revirement de situation extrême, ils rateront encore une fois le rendez-vous cette année.

Avec la victoire de 5 à 1 des Kings de Los Angeles contre les Golden Knights de Vegas, hier, les Blackhawks ont glissé au 31e et dernier rang au classement général de la Ligue nationale avec un désastreux dossier de 9-16-5.

Corey Crawford, qui a gagné la coupe en 2013 et 2015, n’a pas de bons mots pour expliquer le déclin de son équipe.

« Je ne sais pas, a répondu le gardien québécois. On joue des matchs serrés. On essaie, mais ça ne vient pas. Ça ne vient pas depuis trois ou quatre semaines. Il faut trouver ce qui se passe, continuer à travailler fort. Je ne sais pas trop pourquoi, mais on doit continuer à se battre. Quand on va en gagner une, on va trouver un peu un élan. »

DE QUENNEVILL­E À COLLITON

Le 6 novembre, Stan Bowman a indiqué la porte de sortie à l’un des grands architecte­s des succès passés des Blackhawks, Joel Quennevill­e. Au moment du congédieme­nt, les Hawks avaient une fiche de 6-6-3. Depuis l’arrivée de Jeremy Colliton, dans un poste d’entraîneur en chef intérimair­e, c’est encore pire à 3-10-2.

Crawford ne s’en cache pas, le départ de Quennevill­e a créé un immense vide.

« C’était dur de voir Quennevill­e partir, a reconnu le gardien de 33 ans. Nous avions le même système, la même routine pendant neuf ans. C’est difficile de changer, mais c’est ce qui arrive quand ça ne va pas bien. Le coach part. Ça fait 15 matchs que le nouveau coach est arrivé, ce n’est pas le système [qui fait défaut]. Il faut trouver quelque chose et il faut que ça change. Il ne reste pas beaucoup de temps pour changer les choses. En même temps, on ne doit pas penser à ce qui arrivera dans deux mois, c’est vraiment le prochain match qui compte le plus. »

« Ça reste les joueurs sur la glace qui comptent le plus, a poursuivi Crawford. On doit faire le travail. Tu peux mettre n’importe qui derrière le banc, mais si tu ne joues pas bien, ça ne va pas marcher. »

Les Blackhawks misent encore sur Patrick Kane et Jonathan Toews à l’attaque, mais ils ont maintenant des défenseurs plus vieux avec Duncan Keith et Brent Seabrook. Le noyau de l’époque n’est plus aussi dominant, mais il occupe encore une immense place dans la masse salariale de l’équipe. On parle de près de 40 millions pour cinq joueurs : 10,5 millions pour Kane et Toews, 6,875 millions pour Seabrook, 5,538 millions pour Keith et 6 millions pour Crawford.

LE DÉFI DU NOUVEL ENTRAÎNEUR

À 33 ans seulement et après une seule saison complète comme entraîneur en chef dans la Ligue américaine avec les IceHogs de Rockford, Colliton a reçu le mandat de remplacer Quennevill­e, une légende à Chicago.

« Joel a connu beaucoup de succès, a rappelé Colliton. J’ai été heureux de le côtoyer un peu. Ce n’est pas une nouvelle réponse, mais je dois être moi-même. Je ne peux essayer d’être comme lui. Je vais avoir des relations différente­s avec les joueurs, on ne fera pas les choses exactement de la même manière. Parfois, ça demande une période d’ajustement, mais c’est ce qu’on doit faire. »

« Personne n’a du plaisir dans la défaite, a-t-il enchaîné. Ce serait le cas à mon premier comme à mon 30e mois. Je suis venu ici avec un plan, les joueurs l’ont acheté et ça me rend confiant qu’on va s’en tirer. On en parle beaucoup comme groupe. Ça nous rendra plus forts. Le départ de Joel a été un choc pour les joueurs. Le même homme a fait le même boulot pendant 10 ans et il a connu beaucoup de succès. Notre jeu ou nos résultats ne sont pas parfaits, mais je sens que les joueurs sont engagés. C’est ce qui fait que je me sens bien. »

Stan Bowman aurait aussi intérêt à se regarder dans le miroir pour les insuccès de son équipe. Il a très mal paru en échangeant Artemi Panarin aux Blue Jackets de Columbus, en juin 2017, pour rapatrier Brandon Saad notamment.

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PHOTO D’ARCHIVES Le capitaine des Blackhawks Jonathan Toews et ses coéquipier­s connaissen­t un début de saison catastroph­ique.

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