Québec continue de payer un ex-sous-ministre
QUÉBEC | Le gouvernement Legault va continuer à payer pendant plusieurs mois l’ex-sous-ministre à la Santé Michel Fontaine, dont le salaire et les primes totalisent plus de 300 000 $ annuellement, pour épauler celui qui lui a succédé.
Comme c’est généralement le cas lorsque le pouvoir change de mains, un ménage a commencé dans la haute fonction publique québécoise. Yvan Gendron a été nommé sous-ministre à la Santé par la CAQ. Pour ce poste qu’il occupe depuis le 12 novembre, l’ex-PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-deMontréal touche 305 277 $ par année.
Ce qui est toutefois très inhabituel, c’est que son prédécesseur, Michel Fontaine, demeurera sous sa gouverne jusqu’au printemps avec son salaire annuel de plus de 239 676 $ et ses primes pouvant atteindre 88 680 $. Une situation qui en fait sourciller plusieurs dans l’appareil public.
Prévue pour décembre, la fin du contrat de Michel Fontaine a même été repoussée par le gouvernement de la CAQ jusqu’au 31 mars 2019. « Aux mêmes conditions et traitement annuel », stipule d’ailleurs le décret émis tout récemment par le cabinet Legault.
UNE PRIME 24H/7 JOURS
Michel Fontaine était le seul et unique mandarin de l’État à bénéficier d’une prime de disponibilité 24/24 heures et 7 jours par semaine dans son contrat.
Cette allocation lui permettait de toucher une majoration de près de 17 000 $ par an en plus de sa rémunération de base. Situation plutôt cocasse, le haut fonctionnaire continuera de toucher ce bonus, même s’il n’est plus le sous-ministre de la Santé. Son successeur, Yvan Gendron, n’y a pas droit.
TRANSITION « HARMONIEUSE »
Au cabinet du premier ministre François Legault, on précise que Michel Fontaine assumera les mandats que lui confiera le nouveau sous-ministre en titre durant cette période.
« M. Fontaine a une connaissance pointue du ministère de la Santé qui pourra être mise à profit durant cette période de transition et il pourra ainsi assurer une transition harmonieuse. Rappelons également que ce ministère occupe près de 50 % du budget de l’État », dit-on pour expliquer ce chevauchement inusité.