Québec veut que de l’échéancier soit respecté
Tous les élèves devront recevoir de l’éducation sexuelle cette année malgré les obstacles sur le terrain, maintient le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.
« Je pense que les écoles vont être capables [...]. Je suis convaincu que 100 % vont y arriver », a dit le nouveau ministre en entrevue avec Le Journal.
Il entend d’ailleurs envoyer bientôt une lettre aux commissions scolaires pour leur rappeler cet échéancier.
Les nouveaux contenus seront donc obligatoires partout, mais les profs ne seront toujours pas forcés de les enseigner.
Dans cette directive, il invitera en effet les écoles à utiliser des ressources externes, comme les travailleurs sociaux et organismes communautaires.
« Il y a des CLSC à la grandeur du Québec. Et il reste encore sept mois avant la fin de l’année scolaire, rappelle-t-il. Et on parle de seulement 5 à 15 heures par année. »
Le précédent ministre avait aussi suggéré cette solution aux écoles qui ne trouveraient pas de volontaires. « Mais je pense que ce n’était pas aussi clair. »
« Il y a des gens qui ne sont pas à l’aise [d’aborder la sexualité] et je le comprends très bien », dit M. Roberge.
ENSEIGNANTS MAL À L’AISE
C’est le cas de bon nombre d’enseignants hommes, remarque Mélanie Hubert, du SEOM.
L’idée d’avoir à parler d’agressions sexuelles avec des élèves du primaire rend aussi inconfortables beaucoup de profs, hommes comme femmes.
Et au-delà de ces exemples, la majorité des profs trouvent que la formation, le temps alloué et le matériel ne sont pas assez complets pour offrir un enseignement de qualité à leurs élèves sur un sujet aussi sensible, selon Mme Hubert.
Par exemple, certains profs n’ont reçu qu’une formation sommaire qui leur présentait les canevas pendant quelques heures, abonde Nathalie Morel, de la Fédération autonome de l’enseignement. « Ce n’est pas de la formation, c’est de l’information. »
Le syndicat dénonce la « précipitation » du gouvernement, même s’il se dit pour le retour de l’éducation à la sexualité. « Mais pas de cette manière. On réclame que ça fasse partie d’un cours en bonne et due forme », dit Mme Morel.