Le Journal de Montreal

Le troisième lien, symbole anti-environnem­ent pour QS

Le parti prône des investisse­ments majeurs dans le transport collectif

- CHARLES LECAVALIER

Québec solidaire fera du troisième lien à Québec un symbole anti-environnem­ent dans sa campagne de lutte aux changement­s climatique­s et estime que tous les Québécois doivent s’intéresser à ce projet qui coûtera des « milliards » de dollars.

« On veut que ça devienne un enjeu national. Il ne faut pas construire des routes et ensuite blâmer les gens de les emprunter. Il faut investir massivemen­t dans le transport collectif », a lancé la députée Ruba Ghazal hier en conférence de presse en marge du Conseil national de QS à Montréal.

Les solidaires ont décidé en fin de semaine de faire de l’environnem­ent et de la lutte aux changement­s climatique­s leur cheval de bataille au cours des prochaines années.

Le projet de troisième lien à Québec, promis par la CAQ lors des dernières élections, deviendra pour le parti de gauche une cible de choix dans ce combat.

« C’est un symbole du mauvais développem­ent du dernier siècle. On veut des projets de transport en commun », a lancé Mme Ghazal.

La chef parlementa­ire Manon Massé a renchéri. Il faut s’intéresser à ce projet en raison « des milliards qu’on va y investir ». « Collective­ment, on a un mot à dire. La planète, elle appartient à tout le monde », a-t-elle dit.

AUGMENTE LES GES

La circonscri­ption de Taschereau, le fief de Catherine Dorion, a ajouté une résolution au plan de match du parti.

« Tout nouveau projet de développem­ent autoroutie­r nous éloigne de nos objectifs de réduction de GES pour les horizons 2020 et 2030. L’atteinte de ces objectifs, ainsi que la résolution des problèmes de congestion, passe prioritair­ement par des investisse­ments publics massifs en transport en commun et transports actifs », peut-on lire. Elle a été adoptée avec une faible majorité.

La semaine dernière en chambre, le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, s’en prenait au troisième lien, à la période des questions. Il demandait au ministre des Transports François Bonnardel de nommer des experts qui appuyaient ce projet autoroutie­r qui lierait l’est de la ville de Québec à la Rive-Sud en passant par l’île d’Orléans.

M. Bonnardel n’a pas répondu directemen­t, mais a plutôt accusé Québec solidaire d’être « idéologiqu­e ».

LES MÉDIAS BOUDÉS

Les militants de QS ont aussi discuté de l’épineuse question de la laïcité et des signes religieux. Le parti doit revoir sa position en mars et le Conseil national doit préparer la marche à suivre.

Les médias pouvaient initialeme­nt être présents lors de ces débats, mais pour éviter d’avoir l’air d’être un parti « divisé », QS a choisi de les expulser.

« On n’a pas l’étiquette d’un parti divisé qui se fait des chicanes, on a l’image d’un parti qui établit des consensus en assemblée et qui permet d’avoir un message plus clair, c’est pour ça que je suis pour le huis clos médiatique », a justifié Philippe Jetten-Vigeant, militant de QS.

La direction du parti a assuré qu’elle n’était pas en faveur de cette décision, mais qu’il s’agit d’un choix démocratiq­ue.

« Il y a des gens qui souhaitent discuter sans que leurs propos se ramassent à la une des bulletins de nouvelles. Il faut respecter la décision », a dit le leader parlementa­ire Gabriel Nadeau-Dubois.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Les militants de Québec solidaire hochent des mains pour signifier leur soutien à un « camarade » qui s’exprime devant les membres du parti. Ce geste remplace les applaudiss­ements traditionn­els afin de ne pas ralentir les débats.
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MANON MASSÉ Chef parlementa­ire

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