Commission scolaire prête à défier la loi
Des élèves pourraient être refusés par manque de place
Surpeuplée, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys est prête à braver la loi en refusant d’inscrire des élèves et d’ouvrir plus de classes, un cri d’alarme envoyé au nouveau gouvernement.
« On n’arrivera pas à la rentrée de l’an prochain », résume la présidente Diane Lamarche-Venne. Elle estime qu’au rythme où vont les choses, il n’y aura plus du tout de place dans ses écoles d’ici moins d’un an.
GROSSE CROISSANCE
La CSMB est la deuxième plus grosse commission scolaire du Québec et une de celles qui subissent la plus grosse croissance de clientèle ces dernières années.
Elle compte actuellement 123 groupes de plus que sa capacité maximale d’accueil et continue de recevoir une cinquantaine d’élèves par semaine, même si l’année est bien entamée.
Bousculades, bouchons dans les corridors, gymnases coupés en deux. Le Journal a souvent publié des articles sur les conséquences de la surpopulation dans ces écoles.
Chaque fois, Mme Lamarche-Venne disait craindre de « frapper un mur ».
« Le mur est là », dit-elle maintenant.
DE SAINT-LAURENT À VERDUN
La CSMB a donc adopté une résolution la semaine dernière indiquant qu’elle n’ouvrira plus de nouveaux groupes dans ses écoles.
Ainsi, les élèves qui continueront de s’inscrire au courant de l’année seront dirigés vers les écoles où il reste de la place, même si elles sont loin de leur domicile.
Par exemple, un élève de Saint-Laurent pourrait être envoyé à Verdun, à 15 km de chez lui.
Quand il n’y aura pas de transport en commun, la CSMB assurera le transport scolaire.
Ghislain Laporte, le président du comité de parents, craint que cette mesure suscite la grogne des familles. « Mais il y a aussi de la grogne parce que les écoles débordent. Je pense que les gens comprennent : on n’est plus capables d’arriver ».
DÉFIER LA LOI
Si rien ne change, il se pourrait que toutes les écoles soient pleines dans quelques mois, avertit Mme LamarcheVenne. La CSMB refuserait alors d’inscrire les nouveaux élèves.
Elle contreviendrait ainsi à la Loi sur l’instruction publique, qui oblige les commissions scolaires à instruire les jeunes sur leur territoire.
« Mais on a aussi l’obligation de leur donner une éducation de qualité », rappelle la présidente, qui estime que c’est la première fois qu’une commission scolaire adopte une telle mesure.
« La balle n’est plus dans notre camp […] Il faut que le gouvernement nous aide. Tu ne peux pas juste dire oui, oui, raccrocher et puis ne rien faire », s’impatiente la présidente en référence à l’apathie du gouvernement précédent.
« Ça va au-delà du ministère de l’Éducation ». La CSMB a d’ailleurs envoyé une lettre au gouvernement Legault la semaine dernière, mais n’a pas eu de retour.
Le gouvernement Legault n’a pas rendu nos appels.